Le ministre de la justice Tayeb Louh a donné ce lundi 24 juin, des informations sur l’enquête sur l’affaire des 701 kilogrammes de cocaïne saisis à Oran.
Il a expliqué que pour le « bon déroulement de l’enquête », l’affaire a été transférée à Alger. « Les suspects résident à Alger et le siège de la société importatrice est basé à Alger », a-t-il justifié.
M. Louh a révélé que le principal accusé dans cette affaire, confiée au parquet d’Alger, Kamel Chikhi dit le « boucher », faisait l’objet, depuis quelques mois, d’une enquête judiciaire sur le blanchement d’argent, en lien avec son activité de promoteur immobilier à Alger.
Revenant à l’affaire de la cocaïne, Louh a indiqué que la quantité et la qualité de la drogue saisie confirment « qu’on fait face à un réseau international ».
C’est la raison pour laquelle « la justice, a-t-il expliqué, a envoyé des commissions rogatoires internationales afin d’illustrer les contours de cette affaire ». Ces commissions se déplaceront notamment au Brésil d’où provient la cargaison du bateau battant pavillon libérien et en Espagne, où le navire la transportant à transiter.
Dans son intervention devant la presse à l’APN en marge de l’adoption d’un projet de loi, le ministre de la Justice a tenu à apporter des précisions tout en « corrigeant la confusion » suite aux informations publiées par certains médias autour de l’enquête.
De prime abord, le ministre a précisé que seulement « six personnes » en lien direct avec l’affaire de la cocaïne ont été écrouées sur la base « de preuves tangibles ».
Louh a assuré que l’enquête « n’épargnera personne » quel que soit son statut.
Par ailleurs, poursuit le ministre, parmi les noms révélés par la presse, (sans préciser lesquels), certains ne sont pas impliqués dans l’affaire de la cocaïne, mais dans d’autres affaires de trafic d’influence en lien avec l’autre activité de kamel Chikhi, en l’occurrence la promotion immobilière.
« Les perquisitions faites par les autorités compétentes dans le cadre de la saisie de la cocaïne ont permis de récupérer du matériel informatique, des caméras de surveillance, des téléphones portables. L’analyse de ces équipements a permis de déclencher d’autres enquêtes en marge de l’enquête principale », a-t-il expliqué.
Kamel Chikhi aurait, en effet, obtenu « des avantage et des facilitations de la part des personnes et des fonctionnaires (sans citer leur grades ou leurs domaines d’activité) dans le sillage de son activité dans la promotion immobilière », a poursuivi Louh.
« Les premier élément de l’enquête confirment l’implication des suspects dans des affaires de corruption », a-t-il dit.
Douze autres personnes, qui occupent des postes dans les administrations de l’urbanisme et la conservation foncière, seront présentées « probablement aujourd‘hui ou demain » devant le procureur de la République près du tribunal de Sidi Mhamed dans le cadre d’une troisième affaire. Ces derniers auraient reçu des « avantages » aussi de la part de Chikhi.
M. Louh a insisté « qu’il ne faut pas faire de confusion entre l’affaire de la cocaïne et les autres affaires ». Il a regretté aussi la publication dans la presse de certains noms, tout en insistant sur le principe de la présomption d’innocence. « Il ne faut pas mélanger entre l’argent et la politique », a mis en garde Louh, en assurant que « personne ne sera lésé dans cette affaire. »
Dans un autre chapitre, le ministre de la justice a affirmé que sa déclaration faite récemment à l’APN sur la Constitution « a été mal comprise », en affirmant « qu’il n’a jamais plaidé pour la révision de la Constitution.