Ni excuses, ni repentance. La France a exclu ce mercredi de présenter des excuses ou faire acte de repentance sur la colonisation de l’Algérie.
L’annonce a été faite par l’Elysée, après la remise du rapport commandé à l’historien Benjamin Stora sur la colonisation et de la guerre d’indépendance de l’Algérie. La présidence française envisage seulement des « actes symboliques ».
Dans un entretien à France 24 diffusé le 4 juillet dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait souhaité que la France présente des excuses à l’Algérie sur la période coloniale. « On a déjà reçu des demi-excuses. Il faut faire un autre pas (…) On le souhaite », avait-il dit, soutenant que « cela va permettre d’apaiser le climat et le rendre plus serein pour des relations économiques, pour des relations culturelles, pour des relations de voisinage ».
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Le président Emmanuel Macron avait déjà écarté de présenter des excuses ou que son pays fasse acte de repentance sur la colonisation de l’Algérie.
“Au fond, nous nous sommes enfermés dans une espèce de balancier entre deux postures: l’excuse et la repentance d’une part, le déni et la fierté de l’autre. Moi, j’ai envie d’être dans la vérité et la réconciliation”, avait-il résumé dans un entretien à Jeune Afrique, publié le 20 novembre.
En visite à Alger en février 2017, alors candidat à la présidentielle française de la même année, Macron avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité ».
Le 8 mai, à l’occasion de la célébration des massacres commis en Algérie par l’armée coloniale à Guelma-Sétif-Kherrata en 1945, le président Tebboune avait demandé à la France de regarder en face la face sombre de son histoire.
« La grandeur d’un Etat se voit lors de la célébration des pages glorieuses de son histoire, mais il est jugé à travers sa capacité à regarder en face les pages horribles de cette même histoire », avait écrit le président de la République.
Le président Macron avait demandé l’été dernier à l’historien Benjamin Stora un rapport sur la colonisation et la guerre d’indépendance de l’Algérie. De son côté, le président Tebboune a désigné le directeur des Archives nationales Abdelmadjid Chikhi de mener le « travail mémoriel » côté algérien.