La gendarmerie nationale renforce son dispositif de lutte contre les chauffards sur les routes. En plus des barrages fixes, elle a créé récemment des unités chargées de lutter contre les chauffards qui effectuent des manœuvres dangereuses sur les routes.

La création de ces cellules survient après une « étude profonde et détaillée » sur le comportement des automobilistes, explique le responsable de communication de la gendarmerie nationale à Echorouk. Pour mettre en place sa nouvelle arme anti-chauffards, la gendarmerie a procédé à la localisation des endroits où les conducteurs se comportent dangereusement.

Ces cellules sont en phase d’essais au niveau de la brigade de la sécurité routière de Zéralda dans l’Ouest d’Alger.

Les accidents de la route, qui causent des milliers de morts et de blessés chaque année en Algérie, sont provoqués en grande partie par des chauffeurs qui se comportent dangereusement sur les routes, comme les dépassements dangereux, le changement brusque de file…

Dans un reportage de la chaîne web DZ News, on voit le travail sur le terrain des éléments de la brigade de sécurité routière qui font partie de la nouvelle cellule créée par la gendarmerie.

Deux motards accompagnés d’un véhicule arpentent les axes routiers les plus fréquentés d’Alger pour traquer les automobilistes au comportement dangereux.

Des caméras et des véhicules banalisés pour traquer les chauffards

Plusieurs chauffeurs ont été verbalisés par les gendarmes qui utilisent des motos et des véhicules banalisés et allument leurs gyrophares et sirènes une fois le contrevenant détecté pour le contraindre à s’arrêter.

La méthode consiste à se fondre dans le peloton des automobilistes pour détecter et attraper les chauffards.

Pris en flagrant délit d’infraction, certains automobilistes essaieront de trouver toujours des prétextes pour justifier leur conduite dangereuse. « J’ai reçu un coup de fil, ma mère est malade. Elle est gendarme, elle aussi, tout comme mon père », lance un conducteur pour tenter d’éviter le procès de 5.000 dinars.

Les gendarmes chargés de lutter contre les chauffards sur les routes sont munis de caméras Gopro et se déplacent à bord de véhicules banalisés pour passer incognito parmi les conducteurs afin de mieux les cerner et de les prendre en flagrant délit, a indiqué le Lieutenant-colonel Abdelkader Bizio, le responsable du service de communication de la gendarmerie nationale à Echorouk à ce sujet.

Les gendarmes peuvent également intervenir suite à un signalement via les numéros de téléphone ou par le biais de la page Facebook Tariki.

De son côté, Abdallah Nekkache, capitaine de la gendarmerie, qui fait partie des nouvelles équipes chargées de traquer les chauffards, explique que leur objectif est de réduire « le nombre d’accidents et la lutte contre ce genre de comportements qui mettent en danger les usagers ».

Les routes algériennes figurent parmi les plus dangereuses et les plus meurtrières au monde. Selon le Conseil économique, social et environnemental (Cnese), les accidents de la route ont fait 2.643 morts et 11.479 blessés en 2021 en Algérie. Un total de 7.186 accidents de la circulation a été enregistré en 2021. Selon le Cnese, la route tue en moyenne 4.000 personnes chaque année en Algérie, avec des pertes financières de 100 milliards de dinars.

Trois facteurs sont identifiés comme étant à l’origine des accidents de la route : le facteur humain (usager et conducteur avec 96 %), l’état des véhicules (1,93 %) et l’environnement.