Société

Comment l’Algérie peut profiter de ses médecins installés à l’étranger

L’Algérie se dote de nouvelles facultés de médecine. Annoncée en avril dernier par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la création de 13 annexes de facultés de médecine a été actée dimanche en Conseil des ministres. Ces annexes seront opérationnelles à partir de la prochaine rentrée universitaire.

Les nouvelles écoles de médecine seront créées dans les wilayas de M’sila, Saida, Adrar, Biskra, Djelfa, Tipaza, El-Oued, Boumerdes, Tiaret, Chlef, Mascara, Oum El-Bouaghi et Skikda.

Dimanche, le président Abdelmadjid Tebboune a donné des instructions portant sur la qualité de l’enseignement et des modalités d’inscription qui « doit être soumise aux mêmes règles et conditions adoptées dans les facultés centrales ».

Le chef de l’Etat a indiqué que l’objectif recherché est de faciliter l’accès des étudiants des spécialités scientifiques, de réduire la charge sur les facultés centrales et d’améliorer la qualité de la formation, selon le communiqué du Conseil des ministres.

À l’annonce de la création des nouvelles annexes de facultés de médecine en mars, des voix s’étaient élevées pour exprimer des critiques concernant cette décision.

Contacté par TSA ce lundi 3 juillet, le président de l’Ordre des médecins algérien, le Dr Mohamed Bekkat Berkani est revenu sur la décision annoncée lors du conseil des ministres de dimanche concernant les nouvelles annexes de médecine.

« La nouveauté réside dans le fait que la qualité de l’enseignement va être conforme à celle des facultés centrales de médecine. C’est une bonne chose car il n’est pas question que les annexes donnent un enseignement au rabais », estime le Dr Bekkat Berkani.

Au-delà de la création de nouvelles annexes de facultés de médecine, c’est une étude des besoins en spécialités médicales que préconise le président de l’Ordre des médecins.

Étudier les besoins de l’Algérie en spécialités médicales

« Il faut une étude sérieuse sur les besoins du pays en spécialités médicales. On voit la hausse du nombre de cas de cancers, on a vu notre manque dans les maladies transmissibles lors de la crise sanitaire du COVID 19. Il faudrait qu’on cible les priorités locales et mondiales également », recommande le Dr Bekkat Berkani.

Le président de l’Ordre des médecins algériens a également abordé la question des facilitations pour le retour au pays des cadres algériens établis à l’étranger.

Parmi les compétences algériennes résidant à l’étranger figurent de nombreux médecins qui pourraient faire leur retour en Algérie. Néanmoins, leur retour pourrait ne pas être définitif, selon Mohamed Bekkat Berkani.

« On peut travailler sur un retour en fonction de leur temps libre pour non seulement soulager la pression sur les équipes médicales notamment dans le domaine de la chirurgie mais aussi dans l’enseignement. Il y a des enseignants algériens dans les facultés de médecine à l’étranger qui peuvent venir enseigner occasionnellement en Algérie », explique le président de l’Ordre des médecins algériens.

Le retour des médecins algériens soit pour l’exercice de la médecine ou pour l’enseignement dans les facultés pourrait se faire en leur proposant des contreparties financières, ajoute-t-il.

« On pourrait organiser ça avec les différentes associations de médecins algériens à l’étranger notamment en France avec la participation des ambassades pour dépêcher des équipes par exemple à Béchar, à Laghouat ou à Ghardaïa », a-t-il conclu.

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