L’Union européenne veut mettre fin à l’immigration clandestine depuis la Libye. Pour bloquer l’arrivée de migrants en provenance d’Afrique, l’Italie est parvenue à rétablir des relations entre les membres des tribus Toubou et d’Ouled Slimane qui opèrent dans le sud de la Libye.
Signature d’un accord
L’accord qui a été signé le 2 avril dernier, à Rome, suite à une médiation italienne, vise à mettre fin aux hostilités qui ont causé des centaines de morts ces derniers mois et surtout faire en sorte que ces tribus combattent l’immigration clandestine en bloquant la route des migrants qui passent par la frontière sud de la Libye pour se rendre en Europe.
Selon RFI, l’Italie s’est engagée « à dédommager les deux tribus qui se sont affrontées et s’occupera également de soigner des blessés. Elle doit aussi former des jeunes libyens du Sud et garantir l’équité de l’emploi dans la fonction publique. En échange, l’Italie demande le retrait des milices issues de ces tribus et qui sont derrière les trafics dans cette zone. Ces miliciens seront remplacés par des garde-frontières et par une force composée de ces mêmes tribus ».
Dans des déclarations au quotidien italien La Stampa, rapportées par le site The Conversation, le ministre italien de l’Intérieur a indiqué que « le service de garde-frontières libyen sera actif tout au long des 5000 km de la frontière sud de la Libye. Et dans le Nord, les trafiquants de migrants seront gérés par des garde-côtes libyens formés par des experts italiens et qui seront équipés de 10 bateaux à moteur à partir du 30 Avril ».
La Libye, dernière route vers l’Europe
La stratégie européenne de lutte contre l’immigration clandestine se focalise sur la Libye car malgré sa dangerosité, le pays reste l’une des dernières voies de passage encore empruntable pour les migrants. Dans un rapport publié en octobre 2016, la Commission européenne estime que la Libye est le principal point de départ des migrants qui empruntent « la route de la Méditerranée centrale ».
Selon l’agence européenne de garde-côtes et garde-frontières (Frontex), « les groupes Touaregs et Toubous dominent le trafic local d’êtres humains parce que les membres des clans sont disposés des deux côtés de la frontière ». Dans son rapport datant aussi de 2016, Frontex précise que « les membres de la tribu Toubou contrôlent le flux à travers la frontière sud libyenne depuis leur capitale Mourzouk alors que les Touaregs contrôlent la région située à la frontière algérienne ».