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Comment l’Iran cherche à enrayer la chute de sa monnaie

Comment l’Iran cherche à enrayer la chute de sa monnaie

Au cours des six derniers mois, le rial iranien a perdu 26% de sa valeur face au dollar américain, passant de 38.400 rials pour un dollar à 48.400 rials. La Banque centrale iranienne a annoncé des mesures pour enrayer la chute du rial iranien qui menace de faire grimper -encore plus- les prix.

Nouvelles mesures pour encourager les dépôts bancaires 

À l’approche de Nowruz (nouvel an iranien qui aura lieu le 21 mars), la chute de la monnaie nationale pousse les Iraniens qui ont prévu de voyager à l’étranger à cette occasion à acheter des dollars par anticipation, explique Stratfor, une plateforme américaine qui livre régulièrement des analyses géopolitiques très documentées.

Mais la plus grosse incertitude actuelle pour la population porte sur l’avenir de l’accord sur le nucléaire iranien. Dans ce contexte, les Iraniens cherchent à acheter des dollars, considérés comme une valeur refuge, pour protéger leur épargne.

Afin d’encourager la population à maintenir son argent au sein du système bancaire au lieu d’acheter des dollars ou d’autres devises, un relèvement du taux d’intérêt des comptes de dépôt a été décidé par la Banque centrale du pays.

Les établissements bancaires iraniens sont donc autorisés à ouvrir pendant une durée de deux semaines des comptes de dépôt d’un an avec un taux d’intérêt à 20%, contre 15% précédemment, détaille l’AFP.

Arrestation de « spéculateurs » sur le marché des changes

En outre, la police de Téhéran a arrêté mercredi 14 février une centaine de traders de devises, accusés de perturber le marché des changes.

Les autorités ont également fermé les comptes bancaires de 775 « perturbateurs du marché des changes » qui avaient des mouvements de capitaux d’un total de 200.000 milliards de rials (un peu plus de quatre milliards de dollars), a rapporté l’agence de presse Fars, proche des puissants Gardiens de la révolution, citée par le Financial Times.

Après les arrestations et les mesures annoncées par la Banque centrale, le rial s’est légèrement redressé jeudi face au dollar, à 47.400 rials pour un dollar contre 48.400 rials la veille.

« La dernière fois que les autorités sont intervenues contre les trafiquants de devises, c’était en 2012, lorsque l’Iran était paralysé par les sanctions internationales, une inflation galopante et une baisse des devises », rappelle le journal financier américain.

Incertitudes

En 2010, un dollar valait 10.000 rials. Mais le durcissement des sanctions américaines et européennes contre le programme nucléaire iranien à partir de fin 2011 a poussé les investisseurs à vendre massivement la monnaie nationale : devenue moins attractive, sa valeur a donc chuté.

L’accord sur le nucléaire iranien de juillet 2015, qui a permis la levée partielle des sanctions internationales, devait ouvrir la voie à une nouvelle ère : avec un retour des investissements étrangers et une revalorisation du rial iranien. Mais l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche a donné lieu à un changement de ton et à des incertitudes sur l’avenir de l’accord sur le programme nucléaire iranien.

Le 12 janvier, le président américain a accepté, pour la troisième fois depuis son arrivée à la Maison blanche, de prolonger la suspension des sanctions économiques contre l‘Iran tout en fixant un délai de 120 jours pour réviser l’accord.

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