SNC Lavalin est impliquée dans plusieurs affaires de corruption en Algérie où elle a obtenu de nombreux contrats dans le BTP et les hydrocarbures.
Le groupe canadien a fait l’objet d’enquêtes en Algérie et au Canada sur des versements de pots-de-vin pour obtenir des contrats juteux notamment avec Sonatrach. Pour arriver à ses fins, SNC Lavalin ne lésinait pas sur les moyens.
Il y a une vingtaine d’années, le groupe d’ingénierie rendu célèbre en Algérie pour avoir construit le monument des Martyrs de Riadh el Feth sur les hauteurs d’Alger, a fait appel aux services du conseiller financier personnel de l’ancienne première ministre britannique Margaret Thatcher pour remettre les dessous-de-table à des responsables algériens, selon les révélations du journal canadien La Presse qui dit détenir les documents judiciaires prouvant ces accusations, et cite la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Ces pots-de-vin ont été payés pour permettre à SNC Lavalin d’obtenir la construction d’un complexe gazier de Rhourde Nouss, au profit de Sonatrach, selon La Presse qui ne donne pas d’autres détails sur les montants versés et les bénéficiaires.
Le stratagème de SNC Lavalin
SNC Lavalin a été déjà accusé d’avoir versé des pots-de-vin à des intermédiaires algériens, sans qu’aucun procès n’ait été intenté contre la firme canadienne.
La GRC « affirme clairement que des pots-de-vin ont été versés et elle identifie un nouveau canal par lequel serait passé l’argent », écrit le quotidien canadien.
Les nouvelles révélations sur comment SNC Lavalin a payé des pots-de-vin en Algérie il y a 20 ans ont été faites au cours d’une enquête sur une autre affaire, celle du pont Saint-Jacques à Montréal au Canada. Durant cette enquête, les policiers ont levé le voile sur le « stratagème permettant de verser des pots-de-vin qui avait déjà été utilisé dans d’autres dossiers encore plus anciens », indique La Presse.
Pour obtenir le contrat du pont Saint-Jacques, SNC Lavalin a fait appel aux services d’un mystérieux Hugh Thurston, aujourd’hui décédé. Économiste de renom, collectionneur d’art et d’antiquités, polyglotte, spécialiste des paradis fiscaux, M. Thurston a été conseiller de l’ex-premier ministre britannique Margaret Thatcher. Il offrait ses services aux riches pour cacher leurs fortunes dans les paradis fiscaux, selon le même journal.
Il était installé dans le paradis fiscal de Jersey, petite île britannique entre la France et l’Angleterre. Sa société agissait comme le « représentant » de SNC Lavalin en Algérie, et avait utilisé pour des « paiements de pots-de-vin à certains individus en relation au projet Rhourde Nouss », selon La Presse qui cite le sergent Guy-Michel Nkili qui a fait cette déclaration sous serment.