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Comment Trump a réhabilité Mohamed ben Salmane sur la scène internationale

Comment Trump a réhabilité Mohamed ben Salmane sur la scène internationale

Un article du Washington Post publié ce samedi à en commémoration du premier anniversaire de la mort du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, met en lumière la campagne de réhabilitation menée par l’administration américaine du président Donald Trump ayant permis au principal suspect du meurtre, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, de sortir du rôle de paria qu’il a occupé dans les mois ayant suivi l’assassinat de Khashoggi.

Jamal Khashoggi, journaliste contributeur au Washington Post et critique du prince héritier saoudien, a été tué le 2 octobre 2018 par des agents saoudiens dans le consulat de son pays à Istanbul, où il a été drogué puis démembré. L’affaire a eu un retentissement planétaire ayant mené au ternissement de l’image de l’Arabie saoudite et de son prince héritier Mohamed ben Salmane. La CIA a conclu en novembre dernier que le prince héritier saoudien a commandité l’assassinat de Khashoggi.

« Lors du rassemblement annuel des dirigeants mondiaux à Osaka (Japon) en juin dernier, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman, rayonnait devant des caméras alors qu’il se tenait au centre de la scène entre le président Trump et le Premier ministre japonais Shinzo Abe dans une photo de groupe minutieusement chorégraphiée. Il était souriant en s’asseyant aux côtés du président russe Vladimir Poutine et a joyeusement serré la main du président sud-coréen Moon Jae-in, alors que les deux pays ont conclu des accords et des contrats d’une valeur de 8,3 milliards de dollars », rapporte le Washington Post.

« L’étreinte de Mahomet par les dirigeants mondiaux était un signe clair que le jeune prince, qui, selon la CIA, les alliés des États-Unis et un enquêteur des Nations Unies, est responsable du meurtre sauvage du journaliste Jamal Khashoggi, a été accueilli à contrecœur dans la communauté internationale. Et cela n’aurait pas été possible sans l’appui de Trump et de son secrétaire d’État, Mike Pompeo », affirme le journal américain.

« Pour Trump, la valeur de cette relation se résumait aux dollars. Il n’a jamais caché la terrible nature de la mort du journaliste assassiné. Mais il a décrit à plusieurs reprises le Moyen-Orient comme un endroit ‘’vicieux’’, prétextant que la mort de Khashoggi était un événement malheureux qui ne valait pas le coût d’abandonner un marché lucratif », écrit le Washington Post.

« Pompeo, qui n’a pas été aussi direct, a promis publiquement que les États-Unis enquêteraient sur la mort de Khashoggi et demanderaient des comptes à toutes les parties responsables. Après une réunion avec le roi et le prince héritier saoudiens en janvier, Pompeo a déclaré qu’ils ‘’ont réitéré leur engagement à atteindre l’objectif, les attentes que nous leur avons assignées’’. Ces promesses ne sont toujours pas tenues », indique le journal américain.

Pour le Washington Post, le la réhabilitation de Mohammed ben Salmane sur la scène internationale par le président Trump n’est cependant pas venue sans coûts pour l’administration américaine. « Ce soutien a eu un prix politique », estime le journal américain, qui rappelle que le président Trump a été forcé en avril dernier à mettre son véto contre une résolution bipartisane du congrès visant à mettre fin à l’implication américaine dans la guerre au Yémen menée par l’Arabie saoudite et sa coalition.

Cette résolution a représenté « un rare blâme des Républicains qui ont défendu Trump dans un flot sans fin de controverses », estime le Washington Post. « Si à court terme, ben Salmane semble prêt à réémerger, les perspectives à long terme du royaume sont incertaines et ses adversaires pourraient avoir hâte de voir venir ce jour », estime le journal américain qui cite un dissident saoudien affirmant que « l’Arabie saoudite n’est plus une cause nationale américaine pour toutes les partis, mais est désormais uniquement liée au soutien de Trump. Donc dès que Trump perd ou finit son mandat, il semble que la pression exercée sur l’Arabie saoudite sera sévère », conclut le dissident cité par le Washington Post.

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