Vent de colère au ministère du Commerce. Des employés du département de Kamel Rezig ont entamé une grève hier mercredi pour réclamer l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles (revalorisation salariale, primes, etc.). Ce jeudi, ils ont organisé un rassemblement devant le siège du ministère aux Bananiers à Alger.
La protestation est portée notamment par les agents de contrôle et des enquêtes qui interviennent sur le terrain. Ils se plaignent notamment des salaires qui ne reflètent pas la charge importante de travail.
« Une paie de quelques dinars et des recettes en milliards », est l’un des slogans scandés par les protestataires. « Nous travaillons jour et nuit, où est notre droit ? », lance une voix à travers un mégaphone que la foule reprend à l’unisson.
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Les grévistes revendiquent aussi leur droit à la promotion et une protection quand ils interviennent sur le terrain.
« Nous réclamons une protection juridique et pas policière », réclament-ils, en réitérant leur revendication portant sur la révision de leur statut particulier. « Tout le monde connaît nos revendications : notre statut n’a pas été révisé ni le régime indemnitaire, et la prime Covid-19 ne nous a pas été versée contrairement à d’autres secteurs qui ont collaboré avec nous », affirme un manifestant.
Les protestataires ont dénoncé aussi les conditions de travail et affirment intervenir sur le terrain avec « leurs propres moyens ». « À la direction de commerce, vous avez 15 véhicules dont trois ou quatre seulement sont fonctionnels », déplore-t-il, à tel point, s’indigne-t-il, que des agents « sont amenés à faire leur travail de contrôle en prenant le bus ou le taxi. Sans parler du fait que l’agent utilise son propre téléphone pour effectuer des appels ».
« On s’assoit à tour de rôle »
Une inspectrice principale à l’inspection de répression de la fraude de Birtouta (Alger) dénonce pour sa part « la politique de marginalisation » adoptée par le ministère du Commerce.
« Et en particulier le ministre de la part de qui nous n’avons vu aucune réaction », déplore-t-elle. « Il n’a même pas cherché à s’adresser aux employés du secteur », pointe-t-elle.
L’inspectrice principale se plaint des conditions de travail au sein de son service à cause de l’exigüité des lieux où se côtoie une trentaine d’employés. « Nous nous asseyons à tour de rôle quand nous recevons des commerçants », s’indigne-t-elle. « Et là il ne s’agit que du strict minimum », observe-t-elle.
Comme elle, ses collègues invitent Kamel Rezig à « tenir ses promesses », notamment concernant l’indemnité forfaitaire des revenus communs (IFRC). « C’est notre droit et notre argent », clame l’inspectrice. « Le ministre s’y est engagé avec le syndicat UGTA avec un PV mais aucune de ses promesses n’a été tenue », s’exclame-t-elle.
La protestation des agents de contrôle et des enquêteurs survient alors que le ministre du Commerce Kamel Rezig est confronté depuis le début du Ramadan à une seconde vague de la hausse des prix des produits de consommation. Une hausse que le ministère n’arrive pas à stopper.