La France a réagi au verdict rendu, ce jeudi 27 mars, en première instance par la justice algérienne dans le procès de Boualem Sansal.
L’écrivain franco-algérien, en détention depuis novembre dernier, a été condamné ce jeudi 27 mars par le tribunal de Dar El Beïda (Alger) à 5 ans de prison ferme et 500.000 dinars d’amende. Il avait été jugé jeudi 30 mars dans un procès public au cours duquel le parquet a requis 10 ans de prison ferme et 1 million de dinars d’amende.
L’écrivain est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, dont « atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué, actes susceptibles de nuire à l’économie nationale et détention de vidéos susceptibles de porter atteinte à la sécurité du pays ».
Boualem Sansal, 76 ans, a obtenu la nationalité française en 2024. Il a été arrêté en novembre dernier à l’aéroport d’Alger à son retour de France où, quelques semaines plus tôt, il avait remis en cause dans une interview à un média d’extrême-droite les frontières actuelles de l’Algérie et a soutenu les thèses expansionnistes marocaines.
Le Quai d’Orsay « déplore » la condamnation de Boualem Sansal et appelle à « une issue rapide »
Quelques heures après l’annonce du verdict ce jeudi, le ministère français des Affaires étrangères a réagi.
« Nous déplorons la condamnation à une peine de prison ferme de notre compatriote Boualem Sansal », a répondu un porte-parole du Quai d’Orsay à des journalistes, ajoutant : « Nous réitérons notre appel à une issue rapide, humanitaire et digne à cette situation », a-t-il ajouté.
L’arrestation de Sansal a aggravé la crise entre Alger et Paris déclenchée en juillet dernier par la reconnaissance par la France de la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental. Cette affaire est saisie par la droite et l’extrême-droite française pour redoubler leurs attaques contre l’Algérie.
Sansal n’a jamais caché ses liens avec la mouvance extrémiste en France dont il partage les points de vue notamment sur l’Islam, l’immigration ou la question palestinienne.
Lors de son procès, il lui a été reproché des contacts et des échanges avec au moins deux ambassadeurs de France en Algérie.
Boualem Sansal est « un problème pour ceux qui l’ont créé. Jusqu’à présent, il n’a pas livré tous ses secrets. C’est une affaire scabreuse visant à se mobiliser contre l’Algérie », avait dit de cette affaire le président Abdelmadjid Tebboune début février dernier.
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