Le journaliste El Kadi Ihsane a été condamné dimanche 2 avril par le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) à cinq ans de prison dont trois ferme. Cette peine est assortie d’une amende de 700.000 dinars.
Le verdict comprend aussi la dissolution de la société Interface Médias, qui édite les sites Radio M et Maghreb Emergent, qui ont été fondés par El Kadi Ihsane ainsi qu’une amende de 10 millions de dinars à l’encontre de cette entreprise.
El Kadi Ihsane et Interface Médias sont également condamnés à verser solidairement un million de dinars de dommages et intérêts à l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav).
La condamnation d’El Kadi Ihsane a suscité quelques réactions en Algérie. De nombreux journalistes et activistes ont dénoncé cette condamnation et exprimé leur solidarité avec le fondateur de Radio M et Maghreb Emergent.
Du côté des partis politiques, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a condamné « vigoureusement cet acharnement judiciaire contre un journaliste et un média-citoyen ».
Le RCD a renouvelé « tout son soutien à Ihsane El Kadi et toutes les voix libres de notre pays qui continuent à lutter et à entretenir l’espoir d’une Algérie de justice et de démocratie. »
La famille d’El Kadi Ihsane réagit
La famille d’El Kadi Ihsane a réagi dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux pour lui exprimer son soutien face à ce qu’elle qualifie de « déni de justice ».
« Nous, épouse et enfants d’Ihsane El Kadi, lui réitérons ainsi notre soutien inconditionnel. Nous lui réaffirmons notre appui pour son noble, juste et incessant combat pour une presse algérienne libre, professionnelle et indépendante. Nous ne saurions être plus fiers de lui », a écrit la famille du fondateur des deux sites internet dans le communiqué.
El Kadi Ihsane a été arrêté dans la nuit du 23 au 24 décembre dans sa résidence secondaire à Zemmouri dans la wilaya de Boumerdès.
Le lendemain, les locaux d’Interface Médias ont été scellés par les services de sécurité. El Kadi Ihsane était présent menotté. Le 29 décembre, le journaliste a été placé sous mandat de dépôt et écroué à la prison d’El Harrach. Il est poursuivi en vertu des articles 95 et 95-bis du Code pénal relatifs à la perception de fonds de l’étranger.
Selon ses avocats, le financement pour lequel il est poursuivi est un transfert de 25.000 livres effectué par sa fille Tinhinane, résidente en Angleterre et actionnaire d’Interface Médias.