Le Comité autonome des étudiants d’Alger II – Bouzaréah (CAED) se démarque de l’initiative prise par deux regroupements d’étudiants, le Pôle des étudiants algériens (PEA) et le Forum national des étudiants (FNE), d’organiser, samedi 17 août à la Safex, une conférence nationale pour débattre de la situation politique du pays.
« Alors que les étudiants forcent l’admiration de tout le peuple algérien de par leur engagement au sein du Hirak et leur détermination indéfectible à maintenir la mobilisation malgré les vacances et les températures élevées de ce mois d’août, nous venons d’apprendre avec étonnement la tenue d’une conférence nationale des étudiants pour le 17 août 2019, suite à l’appel du Pôle des étudiants algériens et d’un collectif, inconnu pendant tous ces mois de mobilisation, qui se nomme Forum national des étudiants », écrit le comité dans un communiqué.
« Nous considérons que la conférence nationale du 17 août (…) ne représentera en aucun cas les aspirations des étudiants, et toutes les décisions qui seront prises au cours de cette rencontre n’aurons aucune crédibilité à nos yeux », estiment les membres du CAED.
Le collectif déplore une telle démarche qu’il considère comme antidémocratique. « En effet, on a du mal à comprendre comment peut-on organiser une conférence des étudiants sans la présence des étudiants, qui sont en vacances, et sans la consultation de ces derniers (à travers les assemblées générales). D’un autre côté, les organisateurs invitent leurs camarades à participer à une rencontre dont l’ordre du jour est établi d’avance et pendant laquelle on devra discuter d’une feuille de route sensée être celle des étudiants. Est-ce là une manière de nous mettre devant le fait accompli ? », s’interroge le CAED qui exprime aussi des doutes sur les intentions réelles des pouvoirs publics.
« Au-delà de la démarche antidémocratique et du contenu, après à voir eu vent de l’endroit qui recevra la rencontre nationale, on se demande comment le pouvoir qui réprime les manifestants, qui emprisonne les militants politiques, et qui se sert des recteurs comme relais pour annihiler toute volonté de s’organiser au sein des campus, accorde gracieusement une autorisation pour organiser une conférence au Safex », souligne le Collectif.
Pour le Collectif, l’impératif aujourd’hui est de « maintenir la mobilisation jusqu’à la rentrée universitaire et s’atteler dès la reprise à construire le mouvement étudiant à la base, de manière démocratique et aller rapidement vers la mise en place d’une coordination nationale réellement représentative et combative qui portera les revendication politiques, sociales et démocratiques des étudiants ». Et de conclure : « C’est à nos yeux la seule perspective pour un changement en faveur de la majorité, et qui peut dessiner l’université et l’Algérie de demain.»