Ceux qui avaient qualifié de coup d’épée dans l’eaula reconnaissance par l’ex-président américain Dolad Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ne se sont pas trompés.
Les désillusions se succèdent pour le Maroc depuis le deal tripartite incluant également la normalisation des relations avec Israël sous l’égide de Donald Trump.
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La nouvelle administration américaine, entrée en fonction un mois seulement après l’accord de normalisation signé le 10 décembre 2020 à Rabat, n’a pas franchement remis en cause la décision de Trump, mais elle s’est attelé à rééquilibrer la politique américaine sur le dossier du Sahara occidental.
Outre le président Joe Biden, qui est à l’origine de ce rééquilibrage, d’autres institutions américaines s’opposent à la concrétisation des engagements de Donald Trump envers le Maroc.
C’est le cas du Sénat (chambre haute) qui a opposé son véto à l’ouverture d’un consulat américain dans la ville occupée de Dakhla.
Selon le site marocain Le Desk, qui dit avoir consulté le draft de la loi budgétaire relative à l’année fiscale 2021-2022, le comité des finances du Sénat, dirigé par le sénateur démocrate Ron Wyden, s’est opposé à tout financement du département d’Etat destiné à la construction ou à l’exploitation d’un consulat à Dakhla, estimant que les fonds alloués au titre du Sahara occidental devront être affectés à la recherche d’une solution politique au conflit.
Le départ de Donald Trump a faussé tous les plans du Maroc, d’autant plus que les démocrates n’avaient pas reconquis que la Maison Blanche, mais également le Sénat.
La commission des Affaires étrangères de la chambre des représentants (chambre basse) avait déjà bloqué en juin dernier le projet du consulat de Dakhla et la vente de drones armés MQ-9B au Maroc.
Des promesses parties avec Donald Trump
Selon la même source, la commission a douté « de la nécessité de ce consulat dans un endroit à l’activité aussi limitée » et soupçonne que « son rôle serait de confirmer la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ».
L’ouverture de consulats dans les territoires sahraouis occupés est en effet une manière pour des Etats qui soutiennent à fond le Maroc, d’exprimer fortement leur reconnaissance de la souveraineté de ce dernier sur le Sahara occidental.
Les Emirats arabes unis, eux aussi signataires en 2020 des accords d’Abraham pour la normalisation des relations entre Israël et certains pays arabes, ont par exemple ouvert un consulat à Dakhla en novembre dernier, soit juste après l’annonce de la décision du Maroc de se joindre aux accords.
Le Desk rappelle qu’en janvier dernier, juste avant la fin du mandat de Trump, les autorités marocaines avaient organisé une « mise en scène » lors d’une visite du sous-secrétaire d’Etat américain David Fisher, et ont « maquillé un arrondissement urbain de Dakhla en consulat étasunien ».
Le journal écrit que « l’aboutissement du lot de promesses données par l’ancien locataire de la Maison Blanche s’apparente désormais à un long chemin de croix pour Rabat » qui « a récemment opéré une altération de sa tactique de lobbying à Washington en engageant (…) un cabinet proche des Républicains, aux méthodes déjà expérimentées auprès de dictateurs africains ».
Selon Le Desk, le Maroc « use sans modération de la collusion Iran-Hezbollah-Polisario pour faire sortir Washington de sa neutralité ».