Débats et Contributions

Convertibilité du dinar*

CONTRIBUTION DE LECTEURS – Pour créer des entreprises en Algérie avec des investissements étrangers, je me suis heurté à l’impossibilité de monter de vrais business plan avec mes partenaires (dans mon cas c’étaient des partenaires chinois). Au fait, le vrai problème est la convertibilité du dinar qui est régie par un système des plus opaques qui ne permettra jamais à l’Algérie de laisser entrevoir en son sein de nouveaux visages qui seront les prochains patriotes économiques comme Samsung a été pour la Corée du Sud, Nokia pour la Finlande, etc.

L’Algérie devra cesser de mépriser ses citoyens en ne les laissant pas accéder au statut de citoyens du monde en leur refusant de disposer de moyens financiers pour mener à bien toute opération qu’ils jugeront profitable pour leur avenir. L’outil politique est là pour rendre les pratiques possibles et permettre aux citoyens, entreprises, etc. de régler leurs problèmes. La convertibilité du dinar est un des outils pour accéder à une citoyenneté pleine et entière.

Mais nous devrons de suite mettre en place les bons outils pour sa convertibilité.

Le premier outil est de conditionner sa convertibilité par son usage exclusivement à partir d’un compte donc électroniquement et non pas en cash. La convertibilité à partir du cash devra être bannie. Cela permettra de ne pas intégrer des sommes d’argent issus de marchés non maîtrisés et de l’argent qui ne soit pas validé par les systèmes de contrôle de billet des banques.

Les outils existent : des pays du nord de l’Europe comme la Suède planifient la disparition de la monnaie dans quelques années et l’utilisation notamment de la téléphonie mobile et de l’ordinateur pour effectuer toutes les opérations bancaires.

Je visite régulièrement la Chine. Ils utilisent une application mobile qui est reliée à leur compte (personne individuelle ou personne morale) pour payer tous types d’achats même le petit vendeur de la rue via son code barre.

Cet outil doublé d’une suppression de subventions comme pour le sucre, huile, semoule et carburants (qui profitent fortement à certaines entreprises au détriment des citoyens et on a même créé une dilapidation de capitaux via des systèmes d’usines de montage de voiture car on incite le citoyen à acheter ces voitures en le faisant participer à cette dilapidation à son insu ). Ces subventions seront ciblés sur des familles nécessiteuses et entreprises qui ont un potentiel de développement notamment à l’extérieur,

La bureaucratie porté par l’état profond comme en France est animé par une élite formé dans ce sens. Car la règle d’Or est plus une procédure administrative est réglementée avec plusieurs étapes et plus la transparence disparaît et ainsi permettre au système corruptif de régir ces procédures. C’est pourquoi, dans les états centralisés où la corruption est la plus simple à mettre en œuvre, car le pouvoir est centralisé (comme l’Algérie actuelle dont le modèle est la France), les procédures pour pouvoir être intégré dans des circuits de marché ou avoir des agréments comme pour une entreprise ou un citoyen, est soumise à la volonté de groupes d’influences. En effet, il est impossible de répondre à des réglementations dont la procédure comporte au moins deux étapes. L’ENA est une école national d’administration dont la seule fonction est de former le personnel chargé d’animer ce type de bureaucratie (exemples SELLAL, OUYAHIA, BEDOUI, etc.).

La convertibilité du Dinar est d’emblée refusée par ce système de bureaucratie car il risque de perdre sa maîtrise du processus et la conséquence est de voir apparaître des groupes industriels algériens forts et prenant leur essor à partir de l’Algérie pour acquérir des marchés à l’international. Ce qui est impensable car ces entreprises et citoyens ne seront plus redevables de l’état profond. L’état profond utilise un argument pour interdire aux algériens de vivre de leur travail car seulement payé en monnaie non reconnue ailleurs (prison monétaire) : si on convertit le dinar, notre devise partira à l’étranger. Cet argument est tellement ancré dans l’esprit de nos concitoyens. D’abord la non convertibilité du dinar rend aveugle nos systèmes bancaires sur la réalité de nos devises à l’étranger qui ne rentrent jamais en Algérie. Deuxièmement, l’état profond dispose déjà des mécanismes de fuite de capitaux (surfacturation , achats fictifs, etc.): la devise algérienne est déjà à l’étranger. Par contre les entreprises algériennes et le citoyen qui eux ont besoin de participer dynamiquement à l’économie réelle algérienne n’y ont pas accès directement mais seulement après allégeance à cet état profond. De plus ces derniers, vivant en Algérie et dépensantt en Dinar, participeront par leur travail à rendre la monnaie algérienne forte.


* Noureddine Sadeg, chef d’entreprise, International Medical Institute of TOXicology (IMITOX)

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