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Coopération : ce que propose l’Algérie à la France

Coopération : ce que propose l’Algérie à la France

Le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra s’est exprimé dans un entretien au quotidien L’Opinion sur l’avenir de la relation entre l’Algérie et la France, l’accord d’association avec l’UE et la guerre en Ukraine.

Le chef de la diplomatie algérienne a expliqué que la visite du président français Emmanuel Macron fin août en Algérie a « permis de faire un diagnostic sans complaisance de la relation et des difficultés pour se projeter vers une nouvelle vision et ambition ».

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« Notre souci est de préserver la relation afin que les sujets irritants ne puissent plus dégénérer en crise », a expliqué Ramtane Lamamra, en soulignant que les « très longs entretiens entre les présidents Tebboune et Macron, inédits par rapport aux visites précédentes, ont permis de dégager une vision commune d’une relation apaisée, confiante, mutuellement respectueuse et avantageuse ». « Les deux présidents se sont compris et bien compris », a-t-il dit dans cet entretien publié dimanche 9 octobre.

L’Algérie veut aller au-delà de la coopération bilatérale avec la France

Concrètement, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ont « eu le courage de prendre des décisions pour mettre cette mémoire [confiée à une commission mixte d’historiens] à l’abri des exploitations politiciennes, afin qu’elle serve de référent historique commun qui ne soit pas susceptible d’être endommagé », a expliqué Ramtane Lamamra.

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Il a assuré que l’Algérie était prête à « concrétiser un partenariat majeur » avec la France dans de nombreux domaines comme  la sécurité, l’économie, la culture et les relations humaines.

« Nous sommes ouverts à toutes les opportunités de partenariat, de l’exploitation des ressources naturelles dans l’optique d’un développement technologique aux aspects géopolitique et énergétique », a indiqué le chef de la diplomatie algérienne.

Mieux, l’Algérie veut aller au- delà de la coopération bilatérale avec la France. « Nous avons un espace géographique de la Méditerranée en partage et une coopération qui peut aller bien au-delà, vers l’Europe et vers l’Afrique, nos profondeurs stratégiques respectives », a-t-il proposé.

Dans la foulée, Ramtane Lamamra a clairement dit que l’Algérie n’était pas satisfaite de l’accord d’association avec l’Union européenne, parce que ce dernier « n’a pas tenu ses promesses ».

Il a indiqué que le président Tebboune « l’a rappelé aux dirigeants européens (Emmanuel Macron, Mario Draghi, Charles Michel… ) lorsqu’il les a rencontrés ».

Lamamra a critiqué l’UE qui lors des négociations initiales, « n’a pas voulu tenir compte de la volonté algérienne de remettre à niveau son industrie, au sortir de la décennie noire ».

Guerre en Ukraine : l’Algérie campe sur sa neutralité

Il a ajouté, toujours dans le registre des critiques, que l’accord d’association Algérie – UE « n’a pas permis non plus de recueillir l’afflux d’investissements espéré au bénéfice d’un codéveloppement ».

« Nous attendons aujourd’hui de bâtir un véritable partenariat stratégique loin de toute vision techno-étroite », a-t-il dit, en soulignant que « l’Europe a l’occasion de se positionner dans un ensemble dynamique et prospère qui pèsera dans le nouvel ordre économique de demain ».

Outre les relations franco-algériennes et l’accord d’association Algérie – UE, Ramtane Lamamra a été interrogé sur la position de l’Algérie par rapport à la guerre en Ukraine. Le chef de la diplomatie algérienne a répondu d’une façon diplomatique en expliquant que dans « cette période de dérèglement de l’ordre mondial et d’hypothèque sur la paix et la sécurité, le monde a besoin des valeurs et pratiques de pays non-alignés comme l’Algérie ».

Tout en rappelant que l’adhésion de l’Algérie aux « principes intangibles » du droit international contemporain et à la charte des Nations unies, il a estimé que le « rapport de force ne peut engendrer qu’une solution injuste, non équilibrée et non durable ».

Sans prendre position pour un camp ou un autre, Ramtane Lamamra plaide pour la relance des négociations et la résistance à « l’option militaire »

« C’est la seule voie susceptible de prémunir la communauté internationale de conséquences dommageables pour tous », a-t-il dit.

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