Les médecins libéraux réclament des moyens de protection contre le coronavirus Covid-19 comme les masques, les lunettes et le gel hydroalcoolique, pour poursuivre leurs activités et garder leurs cabinets ouverts, affirme Dr Yacine Terkmane, président de la section ordinale régionale des médecins de Blida.

« Suite à l’épuisement de leur stock (de bavettes, masques FFP2, lunettes de protection, gants, sur-blouses, et gel hydro-alcoolique), et faute de pouvoir s’approvisionner en ces moyens de protection, du fait de leur pénurie et non disponibilité au niveau des officines pharmaceutiques et parapharmaceutiques, nombre de médecins libéraux, contraints et forcés, ont décidé à juste titre de réduire voire suspendre leurs activités dans leurs cabinets », explique le Docteur Terkmane dans un communiqué publié ce vendredi.

La décision de fermeture des cabinets médicaux « vise à protéger le médecin et au delà sa famille d’une part et ses patients d’autre part », ajoute-t-il. « Faute de ces moyens, le cabinet médical devient un foyer et un vecteur de la contagion », met en garde le Dr Terkmane, en précisant que plusieurs médecins du secteur privé sont testés positifs au Covid-19.

« Le corps médical de la région de Blida (Wilayas de Blida, Djelfa, Médéa et Tipasa) est en train de payer un lourd tribut en rapport avec le Covid-19. Nombre d’entre eux sont testés positifs et certains sont dans les services de réanimation », affirme le Dr Terkmane, qui dénonce une campagne de « dénigrement et de stigmatisation du corps médical sur les réseaux sociaux et de la part de certains médias ».

« Dans ce contexte de pénurie en moyens de protection, de la surexposition et du grand risque inhérent de contamination des médecins libéraux du fait de l’exercice professionnel, nous assistons a une vile campagne de dénigrement et de stigmatisation du corps médical libéral dans les réseaux sociaux », écrit le Dr Terkmane, qui fait état aussi « des menaces de sanctions de la part de certaines Directions de la Santé et de la Populations de Wilaya (DSP) à l’encontre des médecins qui auraient suspendu leur activité. Ces mesures ne seront justifiées que quand les médecins libéraux seront approvisionnés en moyens de protection ».

Il insiste sur les dangers de garder ouvert les cabinets médicaux privés sans aucune protection contre le coronavirus Covid-19. « Maintenir une activité médicale à visage découvert avec un virus aussi dangereux et hypercontagieux est une attitude quasi suicidaire pour le médecin et met en danger la sécurité sanitaire des patients dans le cabinet médical, juge le Dr Terkmane. Certes le médecin libéral assure une mission de service public, certes la continuité des soins doit être assurée dans le secteur libéral, mais en aucun cas quand elle met en danger vital le médecin et ses patients ».

Après avoir exposé aux autorités lors d’une réunion le 22 mars dernier la situation des médecins libéraux, ces derniers attendent toujours un geste des pouvoirs publics. « En l’absence et jusqu’à l’approvisionnement des médecins libéraux en ces moyens de protection, cette situation risque de perdurer », averti le Dr Terkman.