Les laboratoires et gouvernements du monde entier s’activent pour développer un vaccin contre le coronavirus Covid-19, ayant fait près de 170 000 cas et causé la mort de plus de 6500 personnes, rapportent plusieurs médias.
Aux Etats-Unis, le premier essai clinique d’un vaccin potentiel au coronavirus débute ce lundi, rapporte le journal belge Le Soir qui cite l’Associated Press (AP).
« Le premier participant à l’essai clinique recevra lundi le vaccin expérimental », a déclaré un responsable gouvernemental américain, sous couvert d’anonymat, car l’essai n’a pas encore été annoncé publiquement. Il faudra cependant compter entre un an et 18 mois pour valider entièrement tout vaccin potentiel.
« Il n’y a aucune chance que les participants puissent être infectés par le traitement car cette première version ne contient pas d’agent pathogène. Les doses qui vont être injectées ce lundi sur les 45 individus sains visent simplement à vérifier que la base de la composition du vaccin ne provoque pas d’effets secondaires inquiétants, ouvrant la voie à des tests plus importants », explique AP.
L’empressement des Etats-Unis à développer en premier un vaccin contre le coronavirus a également d’ores et déjà causé des frictions avec un autre pays, l’Allemagne. Le gouvernement de la chancelière Angela Merkel a en effet accusé ce dimanche l’administration du président américain Donald Trump d’avoir tenté de s’approprier un projet de vaccin contre le coronavirus développé par un laboratoire allemand, rapporte Boursorama.
Au centre du bras de fer germano-américain se trouve le laboratoire allemand CureVac, situé à Tübingen dans le sud-ouest de l’Allemagne. C’est l’un des laboratoires à travers le monde qui travaillent sur un vaccin contre le Covid-19, en bénéficiant de subventions du gouvernement allemand. CureVac affirme être « à quelques mois » de pouvoir présenter un projet pour validation clinique.
Le gouvernement américain aurait ainsi essayé d’attirer à coups de millions de dollars des scientifiques allemands travaillant sur ce potentiel vaccin ou d’en obtenir l’exclusivité pour son pays en investissant dans l’entreprise. Ce vaccin serait alors « seulement pour les Etats-Unis », bien qu’un représentant gouvernemental américain ait estimé que cette affaire était « grandement exagérée ».
Ce sujet sera malgré tout abordé ce lundi par le « comité de crise » du gouvernement allemand chargé de piloter la lutte contre l’épidémie de coronavirus. L’Allemagne a jugé « très important de pouvoir produire des vaccins en Allemagne et en Europe », et prévenu qu’il pouvait mettre son veto à des projets d’investissement dans des entreprises nationales jugées stratégiques.
En France, trois essais cliniques prometteurs sont actuellement menés à partir de médicaments antiviraux, qui existent déjà et sont utilisés dans le traitement du VIH, rapporte Europe 1.
Les médicaments en question sont Remdesivir, Kaletra et Kaletra-interféron. Ce dernier est un antiviral couplé à une molécule qui régule le système immunitaire du patient, pour empêcher les dégâts collatéraux causés par le virus, précise la même source.
Si beaucoup de traitements ont en fait déjà montré une efficacité en laboratoire, dans les tubes à essai, aucun n’a cependant encore été testé sur l’homme, en particulier sur des patients atteints du coronavirus. Les premiers médicaments ne devraient pas être prêts avant deux à trois mois.
L’un de ces essais, avec le Lopinavir-interféron, démarre cette semaine dans plusieurs hôpitaux français. Il doit être pratiqué sur 800 patients de l’Hexagone et 3.200 au total dans le monde, rapporte la même source. Côté vaccin, aucun résultat ne devrait aboutir avant un an ou un an et demi.
Dans ce contexte, la commissaire européenne chargée notamment de la recherche, Mariya Gabriel, a indiqué que la Commission soutiendra 17 projets impliquant plus de 136 équipes de recherche de toute l’Union européenne, rapporte Le Point. 47,5 millions d’euros ont également été mobilisés pour la recherche sur le diagnostic, les traitements et les vaccins pour le Covid-19, ainsi que l’épidémiologie et la dynamique sociale de la maladie.
« Les estimations actuelles semblent indiquer qu’un vaccin pourrait être mis au point dans environ un an », a fait savoir la commissaire européenne. « Cependant, il existe de nombreux facteurs de risque associés à la mise au point de vaccins, ce qui signifie qu’il n’y a aucune certitude que nous disposerons d’un vaccin efficace et sûr dans ce délai », a toutefois précisé Mariya Gabriel.