Le Premier ministre Abdelaziz Djerad a appelé ce samedi 14 mars le hirak populaire à l’union sacrée pour faire face au risque de la propagation du coronavirus, estimant que, d’un point de vue biologique, « nous sommes devant une vraie guerre ».

« Nous attendons de tous les Algériens et Algériennes qu’ils aient cette conscience collective. Devant les épreuves et les crises, le peuple algérien s’unit toujours. D’un point de vue biologique et sanitaire, nous sommes devant une vraie guerre, nous devons donc s’entendre et s’unir pour préserver la santé du peuple algérien », a déclaré Abdelaziz Djerad en marge de l’inauguration d’un centre réservé aux cas suspects de coronavirus à Blida.

« Je voudrais dire à mes frères et sœurs du hirak que nous ne sommes pas là pour chercher l’utilisation politique de ce mouvement comme le pensent certains, mais je leur dis faites très attention, il s’agit de votre santé et de votre vie. Méfiez-vous. Vous pouvez sortir comme vous voulez, mais prenez toutes les précautions pour éviter à ce que votre santé et la santé de vos voisins, de vos frères, de nos mères qui parfois je les vois en train de sortir, de nos pères, soient en danger. Faites très attention, parce que si cette maladie s’éparpille à travers tout le territoire national, à Dieu ne plaise, nous serons à un autre stade », a-t-il indiqué.

Revenant sur les mesures prises jusque-là, Djerad a expliqué qu’il ne s’agit pas « d’état d’urgence ». « Il s’agit de prendre des précautions parce que nous sommes dans une situation mondiale, tous les pays, même les plus développés, sont touchés. Nous sommes les voisins de l’Europe et l’Europe est devenue le foyer central de cette pandémie. Nous avons des échanges en matière de transport aérien et de transport maritime, nous avons pris des décisions pour réduire de manière importante les flux entre l’Europe et notre pays, nous continuons à suivre de très près l’évolution de la situation tant en Europe que dans le monde. Nous avons pris des mesures concernant les stades à huis clos. Nous avons pris des mesures pour éviter à ce que la population se rassemble dans des endroits avec un nombre. Mais ce que je voudrais dire, c’est que les citoyens et citoyennes doivent prendre conscience, une conscience individuelle et une conscience collective, que nous avons affaire à une crise mondiale, qui touche notre pays ».

Éviter de se regrouper dans les salles de fête, les discothèques, les hammams…

Le Premier ministre a estimé que pour le moment, le nombre de cas enregistrés n’est pas inquiétant, mais la situation peut évoluer. « Dieu merci, pour le moment le nombre de cas est minime, mais il faut parer à toutes les situations. Le gouvernement avec les orientations de M. le président de la République a dès le début fait une politique de prévention pour empêcher à ce que ce phénomène se développe à travers tout le territoire national. Pour cela, nous conseillons aux citoyens d’éviter de se regrouper dans les salles de fête, les discothèques, les hammams, d’éviter d’aller dans des endroits avec un nombre important ou de monter dans des bus avec un nombre très important, etc. Je crois que le citoyen algérien a le réflexe pour comprendre que c’est sa vie et sa santé qui sont en danger », a-t-il dit.

« Vous avez dû constater que des pays européens avancés, la Chine ou les États-Unis, leur réaction a été très forte afin de limiter le nombre d’infection et de décès. Nous attendons de nos citoyens et citoyennes qu’ils soient conscients de ce danger, qu’ils restent prudents afin de préserver leur santé et celle de leurs enfants. Si nous avons fermé les écoles, cela ne signifie pas que les enfants iront dans la rue ou les jardins publics. Les enfants doivent rester chez eux et continuer à travailler jusqu’au retour à la normale », a conclu Abdelaziz Djerad.