Le Premier ministre Abdelaziz Djerad a affirmé ce dimanche que l’Algérie a importé en une semaine plusieurs millions de dollars pour faire face à l’épidémie du coronavirus qui sévit en Algérie, où 45 cas ont été officiellement déclarés au dimanche 15 mars au matin.
« Nous avons été, comme le monde entier surpris par cette pandémie, et nous essayons avec les compétences et les ressources humaines que nous avons et le matériel dont nous disposons d’y faire face. En une semaine, nous avons importé plusieurs millions de dollars de matériels, de caméras thermiques, de kits, de gans [sic] pour pallier aux insuffisances que nous avions au début », a indiqué le Premier ministre dans un entretien à la radio nationale francophone, cité par l’agence officielle APS.
Abdelaziz Djerad a également confirmé la disponibilité de matériel médial permettant de face au Covid-19, notamment les réactifs, bavettes et autre gel hydro-alcoolique. « C’est disponible et nous continuons d’en acheter », a fait savoir le Premier ministre, précisant que « pas plus tard qu’hier (samedi), un avion chargé de ce matériel est arrivé en provenance des Émirats. Nous avons importé aussi de France et de plusieurs pays européens tel que le Danemark, et la Norvège », a-t-il indiqué.
« Nous devons prendre toutes nos précautions (…), il ne s’agit pas d’ameuter l’opinion publique, ni de réagir de manière intempestive », a estimé M. Djerad, soulignant cependant qu’ « il s’agit beaucoup plus d’être mesuré et de prendre ses responsabilités d’homme d’État face à une crise mondiale qui risque de se répercuter sur notre pays ».
« Ne nous affolons pas. C’est qu’il faut comprendre c’est qu’il n y a pas un médicament, un vaccin, pour cette maladie », a rappelé le Premier ministre, relevant que l’essentiel est d’essayer « de cloisonner, de circonscrire et de faire une sorte de barrière pour que le virus n’évolue pas à travers le territoire national ».
« C’est ça ce que les gens doivent comprendre, quand on leur dit de ne pas sortir, de ne pas y aller dans des parcs, ne pas laisser les enfants dehors, pour essayer de limiter, un tant soit peu, l’évolution de ce virus », a expliqué Djerad, affirmant que l’État a pris « toutes les dispositions » sur le plan sanitaire, pour prendre en charge des cas qui se présentent et soutenant qu’il n’y a pas un cas qui est admis dans un hôpital et « qu’on a laissé partir comme certains le prétendent ».
Interrogé sur le Hirak la poursuite des manifestations populaires contre le pouvoir, Abdelaziz Djerad a réitéré l’appel qu’il a lancé hier aux manifestants. Il a appelé les citoyens qui participent au mouvement de contestation populaire à faire preuve de vigilance et à « prendre les précautions nécessaires ».
« Vous pouvez sortir comme vous le désirez mais prenez vos précautions pour ne pas compromettre votre santé, celle de vos voisins, vos mères et vos pères et éviter de les exposer au risque », a préconisé le Premier ministre, faisant savoir que si la maladie venait à se propager à travers le territoire national, « nous passerons à un autre stade », a-t-il indiqué.
“Je veux dire à mes frères et sœurs du Hirak que nous ne sommes pas en quête d’une instrumentalisation politique à l’instar de certains. Toutefois, je leur dis, soyez vigilants car il y va de votre santé et de votre vie”, a-t-il assuré.