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Coronavirus en Algérie : ce qu’en pensent les professionnels de la santé

Coronavirus en Algérie : ce qu’en pensent les professionnels de la santé

Les professionnels de la santé se veulent rassurants au lendemain de l’annonce, mardi 25 février, du premier cas de contamination au coronavirus en Algérie, qui concerne un ressortissant italien qui exerce au sud du pays.

« Il ne faut pas semer le trouble et la peur au sein de la population. Il faut dire que le virus de la grippe saisonnière tue plus que ce coronavirus. Il faut que la population algérienne sache que concernant le système de santé et de soin algérien, même s’il est insuffisant, la volonté est là pour lutter efficacement contre toute maladie émergente. Mais il faudrait que chacun prenne au moins les mesures basiques d’hygiène (lavage fréquent de mains, se laver avec des solutions hydroalcooliques et se moucher avec des mouchoirs jetables…). Ce sont des mesures qui sont aptes à casser toute transmission », explique Dr Bekkat Berkani, président du Conseil de l’ordre des médecins, interrogé par TSA. « Nous pensons que l’Algérie a pris la mesure du problème. La preuve, un diagnostic a été fait sur un ressortissant italien même avec du retard », ajoute-t-il.

Dans ce contexte, Dr Bekkat Berkani salue la promptitude du ministère de la Santé à communiquer sur le cas enregistré de coronavirus. « Le ministère de la Santé a eu la clarté de déclarer le cas par la voix même du ministre dès que le diagnostic a été fait. On enregistre une ère de communication consistant à dire la vérité aux Algériens », se réjouit-il.

Dr Berkani assure que des mesures préventives au niveau des aéroports et des ports ont été prises pour sensibiliser les personnels de sécurité (police, douanes), les voyageurs et les médecins « pour essayer de détecter les malades qui viennent de destinations à risque : Asie, Moyen-Orient ».

Pour ce professionnel de la santé, il ne s’agit pas d’annuler tous les voyages vers ces pays contaminés. « La preuve, dit-il, les autorités sanitaires de l’Union européenne ont décidé de ne pas fermer leurs frontières ». Cependant, pour Dr Berkani, l’Algérie doit redoubler de vigilance. « Lorsqu’il y a une forte suspicion de quelqu’un qui vient d’une région à risque et présentant des symptômes, il y a lieu de l’isoler immédiatement et le mettre dans un parcours particulier », fait-il observer.

De son côté, le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet, se veut rassurant. Il affirme qu’il n’y a pas lieu d’exagérer la crainte mais appelle à prendre les choses à leur juste mesure. « Il ne faut pas faire dans l’excès mais pas dans la banalisation non plus », recommande-t-il, tout en rappelant les consignes de protection préventives (se laver les mains, utiliser les solutions hydroalcooliques, éviter le maximum de toucher la main…).

« Il faut rester sur l’aspect préventif et rappeler les consignes de prévention dans ce genre de situation », note-t-il. Selon le médecin, le fait que l’Algérie n’enregistre pas de foyer de contamination est en soi un point rassurant. Et pour rassurer les plus sceptiques, Dr Merabet affirme que le coronavirus n’est pas plus grave que le virus de la grippe saisonnière. « Chaque année, on enregistre pratiquement 400 millions de cas (de grippe saisonnière) dans le monde. En 2017, on a compté 650 000 morts à travers le monde », détaille-t-il.

S’agissant de la question de porter ou non un masque protecteur, Dr Lyes Merabet estime que la priorité revient au personnel de santé qui est le plus exposé. « Non seulement pour faire en sorte que les personnels ne soient pas contaminés mais c’est aussi pour assurer la bonne marche des services. Il y a aussi le fait que le personnel de santé peut être une courroie de transmission entre des personnes malades et d’autres saines », relève Dr Merabet qui souligne qu’en parallèle du dispositif sanitaire, il y a nécessité d’intensifier le volet de la communication, surtout avec la multiplication des fausses informations sur les réseaux sociaux. « Dans la situation où nous en sommes, il faut être rassurant et convainquant tout en mettant en place un dispositif qui soit visible concrètement sur le terrain ».

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