Le bilan- Six nouveaux cas ont été enregistrés ce lundi 16 mars, portant à 60, dont quatre morts, le total des contaminations depuis l’apparition de la pandémie en Algérie.

Il s’agit de « deux (2) cas à Alger, un (1) cas à Bouira, un (1) cas à Bordj Bou-Arreridj, un (1) cas à Tizi-Ouzou et un (1) cas à Annaba », a précisé le ministère de la Santé dans un communiqué publié en fin de journée. Désormais, ce sont plus de 10 wilayas qui sont touchées par le coronavirus.

Les principales mesures annoncées

Les autorités, dans leurs efforts de contenir la propagation du virus, ont décidé de suspendre les liaisons aériennes et maritimes avec l’Europe à compter de jeudi 19 mars. Les lisions avec l’Italie et l’Espagne sont déjà suspendues et celles avec la France le seront à partir de demain mardi 17 mars.

L’Algérie suspend également ses liaisons aériennes avec six capitales africaines. Il s’agit de Dakar, Nouakchott, Bamako, Ouagadougou, Niamey et Abidjan. La mesure entre en vigueur le 19 mars.

Elle a aussi décidé d’une suspension temporaire des dessertes aériennes de voyageurs à destination ou en provenance de Tunis (Tunisie), Le Caire (Égypte), Dubaï (EAU), Doha (Qatar) et Amman (Jordanie) et ce, à partir du 17 mars 2020.

Autre mesure annoncée : la réduction l’activité au niveau des juridictions au strict minimum. Le ministère de la justice a décidé de suspendre les audiences du tribunal criminel, en première instance et en appel, ainsi que les audiences correctionnelles, que ce soit au niveau des tribunaux ou des Cours, à l’exception de celles déjà enrôlées, qui se dérouleront en la présence exclusive des parties, sans le public. Le ministère prévoit le recours aux procédures du jugement à distance, dans la mesure du possible.

Concernant les établissements pénitentiaires, les visites aux détenus sont suspendues, tout en garantissant l’information à leurs familles, au moment où les visites des avocats se feront au parloir, avec un écran séparateur. Enfin les régimes de semi-liberté sont aussi suspendus, tels que les ateliers externes et les permissions de sortie.

Plusieurs wilayas, dont Blida et Alger, ont annoncé des fermetures d’espaces commerciaux et publics. À Alger, le centre commercial de Bab Ezzouar est fermé depuis ce soir à 20 heures, à l’exception du supermarché Uno pour permettre d’acheter les produits alimentaires.

Mosquées : la polémique

Par ailleurs, le refus du gouvernement de fermer les mosquées, au moment où il a décidé de fermer tous les lieux de rassemblements et autres espaces publics et commerciaux, suscite une polémique.

Dimanche soir, le ministère des Affaires religieuses, s’appuyant sur des avis religieux, a appelé les imams à prendre des mesures préventives en raison de la propagation du Coronavirus, à savoir l’allégement des prières, dont la Prière de vendredi, avec la fermeture des mosquées directement après la fin de chaque prière.

Plusieurs personnalités et des anonymes sur les réseaux sociaux ont appelé à la fermeture des lieux de culte.

Dans une déclaration à TSA, Abdelwahab Benzaim, sénateur FLN d’Alger, estime que le gouvernement doit fermer les mosquées sans attendre de fatwa. « J’appelle le gouvernement à prendre la décision immédiate de fermer les mosquées et de ne pas attendre une fatwa. La mosquée est un lieu public qui représente un espace clos favorable à la transmission du coronavirus », a-t-il dit.

Suspension des marches : unanimité parmi la classe politique

La suspension des manifestations hebdomadaires du hirak fait désormais l’unanimité parmi la classe politique et les activistes du mouvement populaire.

Dimanche soir, c’est Mostafa Bouchachi, l’une des figures les plus connues du hirak, qui s’est exprimé en faveur d’une pause. Mohcine Belabbas n’a lui aussi presque raté aucune marche depuis le début du mouvement en février 2019 mais ce dimanche soir, il a appelé à faire prévaloir la raison.