Les autorités sanitaires américaines ont annoncé ce mardi que le premier essai clinique pour tester un vaccin contre le nouveau coronavirus a débuté lundi à Seattle (ouest des Etats-Unis), signe que la course est lancée entre Etats pour trouver un vaccin contre cette pandémie ayant fait plus de 7100 morts dans le monde, rapportent plusieurs médias.
« L’essai clinique ouvert va inclure la participation de 45 adultes volontaires en bonne santé âgés de 18 à 55 ans pendant environ six semaines », ont indiqué les Instituts nationaux de santé américains (NIH) dans un communiqué diffusé ce mardi cité par le média suisse 24heures, ajoutant que « le premier participant a reçu le vaccin expérimental aujourd’hui ».
Nommé mRNA-1273, ce vaccin a été développé par des scientifiques des NIH et de l’entreprise de biotechnologies Moderna, basée à Cambridge dans l’Etat du Massachusetts. Même si tout se passe comme prévu, il faudra cependant compter entre 12 et 18 mois avant que le vaccin ne soit disponible, préviennent les autorités américaines.
L’information a été accueillie avec optimisme par le docteur Damien Mascret, qui a estimé sur les ondes de Franceinfo que cet essai clinique constitue une « prouesse ».
« On va peut-être arriver en-dessous du seuil de un an », a avancé le Dr Mascret. « On sait aussi que d’ici la fin de l’année, probablement, cette épidémie sera terminée. Mais le vaccin restera intéressant, car on ne sait pas si après avoir fait le tour du monde le Covid-19 ne va pas revenir l’an prochain », a-t-il affirmé en outre.
Les Etats-Unis ne sont pas le seul pays à s’être lancé de manière active dans le développement d’un vaccin contre le coronavirus. Pays à l’origine de la pandémie, la Chine est également en cours d’élaboration d’un vaccin contre Covid-19. Nommé ARNm, le vaccin devrait entrer en phase d’essais cliniques à la mi-avril, a annoncé Yi Chengdong, directeur adjoint de la commission municipale de la santé de Shanghai, dans des propos rapportés par Radio Chine Internationale.
M. Yi a également indiqué que les vaccins à pseudo-particules virales (VLP) ont produit des anticorps spécifiques dans les expériences sur les souris. Des études sur la toxicité ont été effectuées sur les primates, est-il précisé. La même source explique que les vaccins VLP sont des structures multiprotéiques qui imitent l’organisation et la conformation des virus, mais ne présentent pas de génome viral. Ils peuvent potentiellement être des vaccins efficaces, sûrs et abordables.
Parallèlement, trois produits de test de nouveau coronavirus ont été approuvés et cliniquement appliqués à Shanghai, a indiqué Zhang Quan, directeur de la commission des sciences et technologies de Shanghai, cité par Radio Chine Internationale.
En parallèle, la Russie a annoncé avoir commencé à tester sur des animaux un vaccin contre le nouveau coronavirus, et espère avoir de premiers spécimens prometteurs en juin, rapporte Ouest-France. « Nous commençons déjà des tests sur des animaux de laboratoire […] afin d’évaluer l’efficacité et la sécurité » du vaccin, a déclaré ce lundi Ilnaz Imametdinov, un responsable du Centre d’État de recherche en virologie et biotechnologie Vecto.
« Dès juin, nous envisageons de présenter un ou deux types dont les tests auront donné les meilleurs résultats », a précisé M. Imametdinov. La Russie avait annoncé fin janvier avoir reçu de la Chine le génome de Covid-19, en assurant se lancer immédiatement dans le développement d’un vaccin contre ce nouveau coronavirus. 93 cas de Covid-19 ont officiellement été recensés en Russie, qui ne déplore aucun décès.
Enfin, des chercheurs australiens ont indiqué ce mardi avoir réussi à « cartographier » la réponse immunitaire du corps au coronavirus, rapporte Yahoo News. L’équipe de scientifiques de l’université de Melbourne a été en mesure de tester des prélèvements de sang d’un patient ayant été contaminé par le Covid-19 et hospitalisé avec des symptômes modérés.
C’est la première fois que des chercheurs arrivent à cartographier la réponse immunitaire du corps à cette nouvelle maladie. Selon les scientifiques australiens, cette percée devrait permettre aux virologistes de développer un vaccin puisque l’objectif de la vaccination est de répliquer la réponse naturelle du système immunitaire au virus. Cette percée devrait également permettre aux autorités sanitaires d’effectuer de meilleures prédictions aux prochaines épidémies concernant les personnes les plus à risque.