La Banque d’Algérie a appelé ce mercredi les banques et les établissements financiers à encourager l’utilisation des moyens de paiements scripturaux auprès de leurs clients afin de les prémunir du coronavirus, rapporte l’agence officielle APS.
« Les banques et les établissements financiers doivent prendre, en cette situation exceptionnelle, toutes les dispositions requises, pour inciter leur clientèle à utiliser les moyens de paiements scripturaux, notamment le chèque, le virement et la carte bancaire », indique la Banque d’Algérie dans une note d’information citée par l’APS.
La Banque d’Algérie exhorte dans ce cadre les intermédiaires agrées de la place à engager des « actions d’urgence » auprès des commerçants, notamment les officines de pharmacie, les supérettes et magasins d’alimentation, ainsi que les cabinets médicaux, à l’effet de les doter de terminaux de paiement électronique (TPE), afin de limiter au maximum l’utilisation de cash.
« Il a été donné aux services de la Banque d’Algérie, de constater ces derniers jours, une importante demande de liquidité auprès de ses succursales, dénotant une utilisation accrue de cash de la part de la clientèle des banques pour la réalisation des paiements ou des achats », indique la note d’information.
« Cette situation peut annihiler toutes les mesures préventives, prises par les pouvoirs publics, en exposant la population à des risques de contagions plus élevés, du fait, non seulement de la présence de clients en nombre élevé au niveau des guichets bancaires, mais aussi par la manipulation des billets de banque, qui peuvent constituer des facteurs de transmission du virus, malgré les dispositions prises par la Banque d’Algérie pour aseptiser les billets de banque en circulation », explique la Banque d’Algérie.
Alors que la Banque d’Algérie s’alarme du risque de transmission du coronavirus par billets de banques, les autorités sanitaires et financières dans les autres pays se montrent moins alarmistes. « Le risque d’être infecté par le Covid-19 en touchant des pièces de monnaie, billets de banque ou cartes de crédit est très faible », a indiqué le ministère de la Santé français, cité par 20minutes.
« Comme pour la grippe saisonnière et comme sur toute autre surface, les gouttelettes respiratoires d’une personne infectée déposées sur un billet pourraient survivre pendant une période limitée, mais pas significative pour être un vecteur majeur de transmission », a indiqué pour sa part la Banque de France, citée par la même source.
La Banque centrale européenne (BCE) ne recommande quant à elle aucune mesure particulière, considérant que « jusqu’à présent, il n’existe aucune preuve que le coronavirus ait été propagé par les billets de banque en euros », rapporte Franceinfo.
« Comme pour la grippe saisonnière normale et comme sur toute autre surface, les gouttelettes respiratoires d’une personne infectée par un virus déposé sur un billet de banque pourraient survivre pendant une période limitée. Mais la probabilité de contagion avec un virus via un billet de banque est très faible par rapport à d’autres surfaces. Par exemple les poignées de porte, les mains, les interrupteurs, les paniers de commission », a détaillé le porte-parole de la BCE à BFM TV.
Cependant, dans des pays tels que la Chine, les billets sont désinfectés grâce à des ultraviolets et des températures très élevées, rapporte Franceinfo qui indique en outre que la Corée du Sud a retiré de la circulation tous les billets de banque pendant deux semaines, le temps de les désinfecter.