L’Algérie passe au stade 3 de la pandémie du coronavirus Covid-19. Qu’est-ce que cela implique-t-il ? Pour le Dr Yacine Terkmane le président du Conseil de l’ordre des médecins de la wilaya de Blida, le stade 3 est synonyme pratiquement de « confinement obligatoire ».

« On a vu que les recommandations qui ont été annoncées pour se prémunir contre le Covid-19 n’ont pas été suivies comme elles devraient l’être. Je suppose que la phase 3 implique des mesures coercitives. Tout a été dit pratiquement sur les mesures pour se prémunir contre la contamination. Aujourd’hui, on est en train de réduire toutes les possibilités de regroupement et de déplacement des personnes, il ne reste donc que le confinement à domicile », explique Dr Terkmane.

Pour lui, cette phase est « l’ultime étape » en vue d’endiguer la propagation de la pandémie, surtout que, souligne Dr Terkmane, les moyens de réanimation dont dispose le pays sont limités.

Notre interlocuteur insiste sur l’impératif de protéger le personnel soignant tous grades confondus, qui sont en première ligne dans la bataille contre le coronavirus, en les dotant de moyens de protection.

Le Dr Terkmane déplore le manque de moyens de protection au profit des praticiens de santé malgré les nombreuses alertes lancées par ces derniers. Un manque dont souffrent également les médecins libéraux.

Pour Dr Bekkat Berkani, président de l’Ordre national des médecins, le passage à la phase 3 « veut dire que le nombre de wilayas touchées a atteint au moins 20 ».

En sa qualité de membre de commission nationale de veille et de suivi de l’évolution de l’épidémie du Coronavirus (COVID-19) en Algérie, Dr Bekkat a indiqué que ladite commission pourrait suggérer des mesures supplémentaires aux autorités.

Pour lui, le confinement général est la dernière extrémité qui se fait en fonction de l’état d’extension et de la propagation de l’épidémie. Le médecin estime que la réussite du confinement dépend des conditions et du degré d’acceptation des citoyens de cette mesure.

Pour Dr Bekkat, la responsabilité de faire accepter le confinement aux populations dépend des autorités du pays à leur tête le président de la République. « Quand on prend une décision pareille, il faut la faire respecter », fait remarquer le médecin. « Quel est le ou les corps de sécurité qui sont aptes à faire respecter le cessez-le-feu ? Probablement c’est la solution par laquelle elle devra passer. Maintenant, la décision revient aux autorités ».