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Coronavirus : l’économie mondiale dans la tourmente, le risque de famine évoqué

Coronavirus : l’économie mondiale dans la tourmente, le risque de famine évoqué

Plus de 175 000 morts dus au coronavirus ont été enregistrés dans le monde jusqu’à ce mardi 21 avril, tandis que le nombre de contaminations a dépassé 2 532 000.

Les économies des grandes puissances, notamment celles des pays les plus touchés, sont dans la tourmente. Le Programme alimentaire mondial prévoit même une explosion de la famine dans certaines régions du monde.

Dans ses prévisions, le Fonds monétaire international table sur un effondrement historique de l’économie mondiale en 2020 à -3%, du jamais vu depuis la crise de 1929. L’économie européenne serait la plus touchée par la récession (-7,5%) alors que les États-Unis devraient également connaître une chute violente de leur PIB (-5,9%).

Le continent européen compte près de deux tiers des décès recensés dans le monde mardi. L’Italie, le pays le plus affecté, dénombre plus de 24 000 morts, suivi de l’Espagne et la France qui ont passé le douloureux cap des 20 000 décès et du Royaume-Uni, où plus de 17 000 personnes sont décédées des suites de la maladie.

Après deux jours de baisse consécutifs, l’Espagne a enregistré un bilan quotidien en hausse ce mardi avec 430 nouveaux décès (399 lundi). Au Royaume-Uni, 828 morts ont été enregistrés mardi, contre 449 hier. Aux États-Unis, c’est en revanche l’hécatombe. Le pays fait état de plus de 790 000 cas de contamination, et de plus de 42 000 décès du Covid-19.

Trump s’acharne sur l’immigration

Les regards du monde commencent désormais à se tourner vers l’économie, gravement affectée par la pandémie. Le confinement de la population a des conséquences désastreuses sur l’économie mondiale, comme la chute spectaculaire du pétrole à New York lundi, lequel a rebondi toutefois ce mardi après avoir atteint un niveau négatif jamais vu dans l’histoire.

Le cours du baril, passé en-dessous de zéro pour la première fois de l’histoire. Le baril de 159 litres de pétrole brut coté à New York qui s’échangeait encore à 60 dollars en début d’année et à 18,27 dollars vendredi soir, a finalement terminé à -37,63 dollars lundi.

« L’effondrement des prix du pétrole est un danger pour l’économie mondiale », a prévu ce mardi le ministre français de l’économie Bruno Le Maire, dont le pays enregistre des pertes économiques abyssales.

Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l’impact de deux mois de confinement en France est estimée à 120 milliards d’euros.

« Le problème c’est qu’en ce moment dans le monde, personne ne conduit de voiture », a observé le président américain Donald Trump. « Les usines sont fermées et les commerces sont fermés » poursuit-il. La situation devrait toutefois s’améliorer dans les jours à venir, estiment plusieurs analystes.

Dans une conversation téléphonique, le président américain et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont évoqué la pandémie mais aussi un futur accord commercial post-Brexit entre le Royaume-Uni et les États-Unis.

« Les dirigeants sont convenus de l’importance d’une réponse internationale coordonnée face au coronavirus, y compris via le G7 », le groupe des pays les plus industrialisés, dont la présidence est actuellement assurée par les États-Unis, a rapporté le porte-parole du Premier ministre Britannique.

En pleine épidémie et à six mois de l’élection présidentielle, Donald Trump a fait des annonces fracassantes sur l’immigration, au risque d’être accusé d’utiliser la pandémie pour promouvoir une ligne dure sur ce sujet sensible. Au moment où la première économie mondiale est confrontée à des chiffres inimaginables il y a encore quelques semaines (22 millions de nouveaux inscrits au chômage), le président américain a promis de suspendre temporairement l’immigration aux États-Unis.

Le Pam met en garde contre une catastrophe humanitaire

Le Programme alimentaire mondial (PAM), parle, lui, de risque d’explosion de la famine dans le monde. Le nombre de personnes au bord de la famine risque de doubler en 2020 à cause du Covid-19, selon une projection dévoilée ce mardi par le PAM, dont le patron a mis en garde le Conseil de sécurité de l’ONU contre une « catastrophe humanitaire mondiale ».

« Le nombre de personnes souffrant sévèrement de la faim pourrait doubler en raison de la pandémie de Covid-19, atteignant alors plus de 250 millions d’ici la fin de 2020 », a averti cette agence de l’ONU, qui a également contribué à un rapport sur les crises alimentaires.

Selon ce rapport, le nombre de personnes au bord de la famine a nettement augmenté en 2019, passant de 113 à 135 millions de personnes, en raison des conflits, des problèmes climatiques et des chocs économiques. Mais pour 2020, c’est une explosion de ce nombre qui se profile, lequel passerait de 135 à 265 millions de personnes, en raison de l’impact économique causé par la pandémie, selon une projection du PAM.

Moins touchée certes, mais l’Amérique latine va connaître cette année la pire récession de son histoire, avec une chute attendue de 5,3% du PIB à cause des conséquences de la pandémie sur les économies de la région, a annoncé ce mardi une agence des Nations unies. « La crise qui secoue la région en cette année 2020, avec une chute du PIB de 5,3%, sera la pire de toute son histoire », estime la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC).

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