Société

Coronavirus : les enseignants hospitalo-universitaires mettent en garde contre l’évolution vers le « chaos »

Le syndicat national des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) tirent la sonnette d’alarme contre l’évolution de la situation vers l’ « anarchie » et le « chaos », conséquence du manque de “sensibilisation” et “la banalisation” de la pandémie du coronavirus.

« Le manque de sensibilisation de la population et la banalisation de cette pandémie par une grande partie du peuple nous interpelle en tant qu’organisation syndicale : nous tirons la sonnette d’alarme pour empêcher l’évolution de la situation vers des comportements inadaptés, d’anarchie et de chaos comme conséquence inéluctable », alerte le syndicat dans un communiqué publié ce vendredi.

Selon ce syndicat, il est crucial en ces temps que chacun de nous protège l’autre. « Le moyen le plus sûr et le plus efficace pour lutter contre la diffusion du coronavirus et de limiter les contacts physiques (regroupements de personnes dans des espaces réduits) », souligne le communiqué.

« Chacun de nous peut être porteur positif et vecteur. Ces précautions de base peuvent éviter la propagation du virus et limiter ses conséquences. De surcroît, il est nécessaire de rester chez soi et de limiter tous déplacements non indispensables qui peuvent être annulés ou reportés et le respect des règles de prévention », ajoute le texte.

À ces précautions d’usage, le syndicat appelle les différents CHU, EPH, EHS, EPSP à adopter un train de mesures pour lutter efficacement contre l’épidémie.

Parmi ces mesures : l’installation d’un comité de veille sanitaire, la mise en place d’un réseau, par la création d’une cellule d’entraide entre les différents établissements hospitaliers, à travers le comité de veille sanitaire, la promotion de la confection de bavette et gel alcoolisé au niveau de chaque hôpital grâce aux pharmaciens et biophysiciens, « s’inspirer de ce qui a été réalisé au CHU Mustapha », l’appel aux établissements possédant un service de virologie ou de microbiologie pour commencer à utiliser les techniques de détection du virus et ne plus compter sur l’Institut Pasteur, déjà dépassé avec plus de 1500 demandes par jour.

Il préconise aussi l’arrêt de toute activité médicochirurgicale en dehors des urgences, le gel de toutes les activités universitaires, la création d’une consultation spécialisée de médecine du travail pour le personnel de la santé ayant été en contact direct avec des personnes atteintes, la réduction du volume de travail de l’ensemble du personnel avec une alternance d’un jour sur deux et enfin une gestion médico-légale rigoureuse et humaine des personnes décédées.

« Nous appelons les autorités à mettre tous les moyens nécessaires et indispensables à savoir : équipements, matériels, consommables et outils qui permettront au personnel soignant de faire face et de mener à bien cette mission ».

Tout en rendant hommage aux enseignants- chercheurs et au personnel de la santé, le Snechu appelle l’ensemble de la corporation à la « vigilance » à travers le port des outils appropriés et du suivi des recommandations. « Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons rester solidaires », conclut le communiqué.

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