De plus en plus de médecins réclament des mesures radicales en Algérie afin de faire face à la propagation de l’épidémie de coronavirus dans le pays et éviter une contamination exponentielle de la population comme dans le reste des pays du monde.
Plusieurs appels ont ainsi été lancés sur les réseaux sociaux afin d’instaurer dès à présent des mesures de confinement total de la population, comme c’est le cas dans plusieurs pays européens à l’image de la France, de l’Espagne et de l’Italie.
A Wuhan, berceau de l’épidémie en Chine, « confinement et isolement des malades ont permis d’endiguer l’épidémie », souligne ce jeudi le journal Le Monde qui relate comment la mesure a été mise en place.
Qu’est-ce que le confinement ?
Une épidémie s’arrête quand chaque nouveau malade n’en infecte pas plus d’un, explique Doctissimo. Les mesures de confinement, c’est-à-dire de distanciation sociale, visent donc à ce qu’un malade (qu’il soit symptomatique ou non symptomatique) contamine le moins de personnes possible.
Comme ce n’est pas tous les contaminés au coronavirus qui présentent des symptômes, la distanciation sociale, c’est-à-dire le fait d’éviter les contacts avec les autres, permet dans ce cadre de limiter le nombre de malades potentiels qui contamineraient d’autres personnes.
Pour illustrer le propos, le mathématicien niçois Bruno Marcos, chercheur au sein de l’université Côte d’Azur, a mis en équation l’évolution de l’épidémie de coronavirus, rapporte 20minutes, qui souligne que le constat du mathématicien est clair : sans mesures de confinement, l’évolution deviendrait ingérable pour les services de santé.
« Si l’on ne prenait pas de mesure de confinement, le virus continuerait à se propager de façon exponentielle, tant en nombre de cas que de morts. En d’autres mots, en France, le nombre de malades doublerait à peu près tous les trois jours. Ce qui signifie qu’il serait multiplié par dix tous les neuf jours », explique Bruno Marcos dans un entretien accordé à la même source. Basé sur les mathématiques, son analyse est valable pour tous les pays.
« Ce que nous apprennent les modèles et les expériences chinoise et italienne, c’est qu’une fois que les gens sont bloqués chez eux, ça met un certain temps à faire de l’effet. Le nombre de malades continue à croître durant un certain temps car un certain nombre de personnes sont en incubation de la maladie », explique en outre le mathématicien.
« Si on regarde ce qui s’est passé en Italie et en Chine, c’est au bout d’une dizaine de jours que l’on a vu une augmentation moins rapide du nombre de malades ; et en conséquence, du nombre de décès. Ce délai est porté à trois semaines pour observer une stabilisation. Il va donc falloir être un peu patient », préconise Marcos au sujet de la France, qui a décidé de confiner sa population à partir du 17 mars dernier.
Le chercheur à l’université Côte d’Azur estime en outre que l’ensemble des pays ont pris les mesures de confinement un peu trop tard. « Si vous regardez la Chine, l’Italie ou encore l’Espagne, on constate que les politiques ont eu un petit peu de mal à mesurer l’ampleur », estime Bruno Marcos.
Avec 82 cas officiellement recensés au 19 mars et malgré un nombre de tests très en-deçà des attentes dans une telle crise sanitaire, le gouvernement algérien n’a pas encore décrété pour l’heure des mesures de confinement.
En Italie, le chef du gouvernement Giuseppe Conte a annoncé ce jeudi que les mesures de confinement prises depuis une semaine en Italie seraient « prolongées à leur échéance » prévue le 3 avril, rapporte France 24. « Nous avons évité l’effondrement du système, les mesures restrictives fonctionnent et il est évident que lorsque nous atteindrons un pic et que la contagion commencera à diminuer, au moins en pourcentage, dans quelques jours, espérons-le, nous ne pourrons pas revenir immédiatement à la vie d’avant », a déclaré M. Conte.