Le wali d’Oran Saïd Sayoud affiche sa volonté de lutter contre la corruption dans sa wilaya. Le premier responsable de la deuxième plus grande ville d’Algérie se fait fort de souligner que lui-même n’a pas peur des chantages de tous ceux qui ont toujours œuvré à s’engraisser sur les deniers publics.
« Ces gens-là, je ne les cautionnerais jamais, quitte à ce qu’on me coupe la tête », a lancé lors d’une rencontre avec des élus locaux le wali d’Oran, affichant une détermination sans faille à combattre la corruption sans ménagement.
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« Lorsque tu parles, ils arrêtent le projet. C’est pour vous dire comment le chantage est effectué », a-t-il ajouté, en faisant référence à ceux qui recourent au chantage et différents artifices pour s’enrichir sur les deniers publics, quitte à tricher.
Pour illustrer ces propos, il donne un exemple : « Pour réaliser un raccordement de gaz dans une école où il suffit juste de percer et de mettre un robinet, l’entrepreneur va faire tout un « détour autour de l’école et revenir au point de départ pour facturer 20 millions de dinars ». « Et quand vous parlez, ils arrêtent les travaux », a-t-il dénoncé. “Ces gens, je ne marcherais jamais avec eux“.
« N’ayez pas peur et continuez d’avancer. Vous avez toute la protection », a lancé le wali d’Oran à l’adresse des édiles de la wilaya qu’il a exhortés à faire preuve de vigilance et à se tenir prêts à faire face aux « défis » qu’ils ne manqueront pas de rencontrer.
« Vous allez découvrir beaucoup de choses. N’ayez pas peur et avancez. N’ayez crainte de personne. Soyez fidèles à Dieu, au pays et au peuple », a-t-il exhorté.
« Bombes à retardement »
Dans une allocution retransmise par les chaînes TV, le wali d’Oran a déploré une mauvaise gestion « méthodique » de cette wilaya de l’ouest du pays. Il a affirmé que dans certaines communes, il y a eu une intention délibérée de les plonger dans le chaos et la corruption.
Le premier responsable de la wilaya donne l’exemple emblématique de la commune d’Oran dont l’ancien staff a laissé « de nombreuses bombes à retardement ». Parmi celles-ci, le problème des ordures ménagères.
L’autre « bombe à retardement » tient au non versement des mensualités des employés de la commune jusqu’à aujourd’hui. « Nous ne laisserons pas ces employés sans leurs salaires. Nous trouverons les solutions idoines », a assuré le wali qui a dénoncé ceux qu’il a qualifiés de « traîtres » adeptes du « nous ou le chaos».
Dans la foulée, le premier responsable de la capitale de l’ouest algérien a annoncé avoir déposé des plaintes contre ces personnes et qu’il compte en déposer d’autres plaintes, jurant qu’il sera intraitable avec « tous ceux qui touchent à l’argent public ».
Le wali a donné un autre exemple de la corruption dans l’APC d’Es-Sénia où les travaux de réhabilitation des écoles sont depuis des années à l’arrêt. Ainsi, des écoliers se retrouvent sans sanitaires et étudient dans des salles sans étanchéité, sans compter le manque d’eau. « Tout cela pour détourner l’argent de l’État », a accusé le wali.