Moins de dix jours après son limogeage par le président de la République le 2 juin dernier, l’ex-DG de l’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV), a été rattrapé par l’affaire du navire Badji Mokhtar 3.
Ce bateau de l’ENTMV a effectué la desserte presque vide Marseille-Alger avec seulement 78 passagers et 25 voitures à bord alors que la capacité du navire est de 1800 voyageurs et plus de 600 véhicules, alors que la demande en France était très forte et beaucoup d’Algériens qui voulaient rentrer au pays n’ont pas trouvé de places dans ce navire.
Lors de son limogeage, le président de la République a évoqué, une « attitude attentatoire à l’image de l’Algérie et préjudiciable aux intérêts des citoyens ».
“Dilapidation de l’argent public”
Suite à ce limogeage, qui est intervenu après une série de scandales ayant affecté les agences d’Algérie Ferries en France qui ont été prises d’assaut par les citoyens, une enquête judiciaire a été ouverte.
Ce vendredi, le pôle pénal, financier et économique du parquet du Tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a annoncé dans un communiqué les suites de cette enquête. Au total, le PDG limogé et six autres hauts responsables à Algérie Ferries ont été auditionnés par les enquêteurs. Présentés devant le procureur de la République qui a décidé de placer trois mis en cause en détention provisoire.
Il s’agit de l’ex-PDG Kamel Issad, du directeur marketing, logistique et chef d’escale et du directeur commercial. Deux autres suspects ont été placés sous contrôle judiciaire : le directeur général adjoint et le chef du service informatique chargé des réservations.
Les mis en cause sont poursuivis pour « dilapidation » et « utilisation illégale de biens et d’argent publics », « trafic d’influence, mauvaise utilisation de la fonction, octroi d’indus avantages enrichissement illicite et non-déclaration de patrimoine ».