De lourdes peines ont été requises lundi par le procureur de la République près le pôle pénal national financier et économique du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) contre d’anciens ministres comme Chakib Khelil et ex-responsables de Sonatrach.
Chakib Khelil, ex-ministre de l’Energie, risque jusqu’à 20 ans de prison alors qu’une peine de 12 ans de prison a été requise par le parquet contre l’ancien ministre des Affaires étrangères Mohamed Bedjaoui.
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Le procureur a confirmé l’émission des mandats de dépôt contre ces deux figures du régime déchu du défunt président Abdelaziz Bouteflika, selon le compte rendu de l’agence officielle APS.
Ces deux anciens ministres sont poursuivis pour « corruption, dilapidation de deniers publics lors de passation de marchés avec des entreprises étrangères. » Ces poursuites concernent Sonatrach, Sonelgaz, BRC et l’autoroute est-ouest.
Poursuivis dans la même affaire, l’ex-ministre des Travaux publics Amar Ghoul risque jusqu’à 12 ans de prison ferme alors que le parquet a requis une peine de 10 ans de réclusion à l’encontre de Farid Bedjaoui.
Comme pour Chaikb Khelil et Mohamed Bedjaoui, qui sont à l’étranger, le parquet a confirmé le mandat d’arrêt international contre Farid Bedjaoui, dont le nom est lié au scandale de corruption Sonatrach – Saipem.
Le groupe italien d’ingénierie aurait versé d’importants pots-de-vin pour obtenir des contrats avec Sonatrach en Algérie.
Toujours dans le cadre de cette affaire, le parquet du pôle financier du tribunal de Sidi M’hamed a requis une peine de 4, 8 et 10 ans contre Abdelhamid Zerguin, Mohamed Meziane et Abdelmoumen Ould Kaddour, trois anciens PDG du groupe Sonatrach.
L’ex-PDG du groupe Sonelgaz et ex-ministre de l’Energie Nourredine Bouterfa risque 8 ans de prison.
SNC Lavalin, BRC, Sonelgaz…
Dans la même affaire, des peines allant de 3 à 10 ans de prison ferme ont été requises contre d’anciens cadres au ministère de l’Energie et au groupe Sonatrach, assorties d’une amende d’un million de DA contre tous les accusés poursuivis dans cette affaire.
Selon le quotidien Echorouk, le représentant du parquet a passé en revue la responsabilité de chaque accusé dans le dossier et comment ils ont « foulé aux pieds le code des marchés publics, accordant « préférence » et « privilèges » aux entreprises étrangères au détriment des entreprises algériennes ».
Le procureur a cité le cas de la société algéro-américaine BRC qui a été dirigée par Ould Kaddour. Cette société a réalisé le siège du ministère de l’Energie pour « 1000 milliards », a-t-il dit, et obtenu de nombreux contrats de gré à gré. En 2007, l’affaire BRC éclata et Ould Kaddour fut condamné à 30 mois de prison pour espionnage. La société algéro-américaine a été ensuite dissoute, mais en 2017, Ould Kaddour revient par la grande porte, pour se voir confier les rênes de Sonatrach.
Concernant Sonelgaz, le procureur a cité les affaires liées à la réalisation des centrales électriques de Skikda et Hadjeret Enas (Tipaza), qui ont été confiées au groupe canadien SNC Lavalin. « La centrale de Skikda n’a pas été réalisée selon les normes, c’est pour cela qu’elle n’a pas fonctionné et l’affaire a été portée devant l’arbitrage international. Malgré cela, Sonelgaz a confié à SNC Lavalin la réalisation de la station de Hadjeret Enas », a souligné le procureur de la République.