Contre toute attente, l’Algérie a remporté la coupe arabe des nations de football organisée par le Qatar en battant ce samedi en finale une bonne équipe de Tunisie, au bout du suspense (2-0, après prolongations).
Un sacre inattendu avant le début du tournoi car les Verts n’ont pas fait de cette compétition une priorité ou un objectif, se contentant de se déplacer au Qatar avec leur équipe B, renforcée certes avec quelques éléments de l’équipe première.
Si des joueurs comme Ashraf Hakimi et Mohamed Salah ont manqué au Maroc et à l’Egypte respectivement, à l’Algérie il a manqué pratiquement tous ses joueurs évoluant en Europe, sans oublier le coach Djamel Belmadi. Et paradoxalement, c’est la sélection qui s’est présentée avec le moins de ses titulaires qui a remporté le trophée.
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Cela confirme le retour en force du football algérien ces trois dernières années et démontre que la coupe d’Afrique des nations remportée en 2019 en Egypte n’était pas un exploit passager. Cette coupe arabe est la deuxième compétition internationale que les Verts jouent et gagnent en deux ans et demi.
Cette victoire renforce aussi leur statut de favori pour garder leur couronne africaine dans quelques semaines au Cameroun et d’arracher une cinquième qualification pour la Coupe du monde dans l’histoire du pays lors des barrages africains prévus en mars prochain.
Le chemin parcouru depuis août 2018, date de la nomination de Djamel Belmadi comme sélectionneur, est impressionnant. Au cours du tournoi qui s’est achevé ce samedi 18 décembre à Doha, l’Algérie a démontré qu’elle n’a pas seulement une sélection conquérante, mais deux équipes qui peuvent lui valoir des satisfactions.
Pendant le tournoi arabe, cette équipe B dirigée par Madjid Bougherra, lui aussi binational et ancien international algérien tout comme Djamel Belmadi, a affronté trois des ténors du football africain et le champion d’Asie en titre et s’en est sortie indemne.
L’Egypte, le Maroc et la Tunisie se sont présentées elles aussi avec des équipes remaniées, mais avec presque toute leur ossature respective, tandis que le Qatar a joué avec son équipe-type au complet, et tous ont buté sur la hargne et le second souffle des Verts. À chaque fois, les protégés de Bougherra l’ont emporté au bout du suspense.
Des satisfactions à la pelle
En parlant de surprise, le public algérien avait la tête à la prochaine CAN et au dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 et ne s’attendait pas à vivre trois semaines intenses et fortes en émotions en ce mois de décembre.
Le match gagné ce samedi face à la Tunisie et le quatrième que les Algériens ont vécu sur les nerfs. Au premier tour déjà, le troisième match face à l’Egypte (1-1) a tenu en haleine le public pour savoir qui terminera à la première place du groupe, finalement attribuée aux Pharaons grâce à la différence dans le nombre de cartons reçus.
En quarts, Youcef Belaïli a marqué dans la prolongation un but qui restera dans les annales mais les Marocains ont égalisé quelques minutes plus tard (2-2) et M’bolhi a qualifié l’Algérie lors de la séance des tirs au but. Le match des demis face au Qatar était tout aussi spectaculaire, avec un stade plein à craquer et une fin hitchcockienne, avec 18 minutes d’arrêts de jeu, une égalisation des locaux puis un penalty transformé par le même Youcef Belaïli (2-1).
Cette finale face aux Tunisiens (2-0) est allée également jusqu’aux prolongations et ce n’est que justice si la victoire des Verts est scellée par un but de Yacine Brahimi, désigné meilleur joueur du tournoi.
La compétition aura servi aussi servi à juger la forme des joueurs dans l’optique de renforcer éventuellement l’équipe première. Par ses prestations, Brahimi a peut-être scellé son retour dans le groupe de Belmadi dès la prochaine CAN.
Youcef Belaïli n’avait rien à prouver mais a démontré qu’il reste l’un des meilleurs joueurs algériens du moment, de même que Raïs M’bolhi qui devrait être tranquille pour sa place de gardien titulaire.
La belle surprise c’est le défenseur Lyes Chetti, auteur de prestations époustouflantes et qui devrait offrir une solution pour Djamel Belmadi qui a du souci pour son arrière-garde. En revanche, Baghdad Bounedjah, décrié pour son efficacité depuis plusieurs mois, a en quelque sorte « aggravé son cas » en s’abstenant de marquer dans les quatre matchs décisifs disputés par les Verts au Qatar, se contentant d’un doublé face au modeste Soudan (4-0) lors du premier match.
Cette victoire en coupe arabe est aussi une consécration pour les joueurs formés en Algérie qui constituent la majorité de l’effectif, contrairement à l’équipe première dont l’ossature est composée essentiellement de binationaux nés et formés en Europe. Dans cette compétition qu’on croyait un tournoi de gala voulu par le Qatar comme une répétition à une année de sa coupe du monde, on ne compte plus les satisfactions et les belles surprises pour le football algérien.