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Coupe du monde 2022 : le front anti-Qatar se fissure

Coupe du monde 2022 : le front anti-Qatar se fissure

La Coupe du monde 2022 débute dimanche 20 novembre sur fond de plusieurs controverses sur les LGBT et les conditions de travail des ouvriers étrangers qui ont construit les stades, mais le front anti-Qatar se fissure.

De nombreuses voix s’élèvent particulièrement en Europe pour appeler au boycott du tournoi qu’organise le petit émirat gazier, auquel sont reprochées des atteintes aux droits de l’homme et de certaines minorités, notamment les LGBT.

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Deux questions reviennent sans cesse dans les critiques : les conditions de travail et de prise en charge des travailleurs étrangers qui ont construit les stades de la coupe du monde, et la législation locale concernant l’homosexualité et la présence de la communauté LGBT.

Cette dernière question est particulièrement épineuse. Elle n’oppose pas les pays occidentaux au seul Qatar, mais à une grande partie du monde musulman.

Il n’est pas facile d’obtenir d’un État très conservateur de révolutionner subitement sa vision et d’adopter du jour au lendemain des lois incompatibles avec ses valeurs sociales et sa religion.

Le Qatar a consenti tous les efforts et tous les sacrifices pour obtenir l’organisation de la Coupe du monde 2022, mais cet effort-là, il n’est pas prêt à le faire.

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Il y a quelques jours, l’ancien international qatari et ambassadeur de la coupe du monde 2022 Khalid Salmane, a suscité la controverse en Allemagne en déclarant à la chaîne ZDF que l’homosexualité était « un dommage mental ».

« Nous n’allons pas changer notre religion pour 28 jours », a affirmé pour sa part, l’ancien international égyptien, actuellement consultant télé, Mohamed Aboutrika.

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En Occident, cela fait plusieurs mois que la campagne bat son plein pour forcer la main au Qatar sur cette question. Outre les appels au boycott, plusieurs sélections européennes ont annoncé que leurs capitaines porteront un brassard aux couleurs arc-en-ciel du mouvement LGBT.

Au cours des matchs de la ligue des nations, huit sélections ont arboré ce signe distinctif appelé « brassard de l’inclusion » (France, Allemagne, Angleterre, Belgique, Danemark, Pays Bas, pays de Galles et Suisse).

La France refuse le brassard arc-en-ciel

Mais au Qatar, le capitaine des Bleus, champions du monde en titre, ne le portera pas. Le gardien Hugo Lloris l’a annoncé officiellement, précisant que c’est aussi la position de la Fédération française de football (FFF). « J’ai mon opinion personnelle et ça rejoint un peu celle du président (de la fédération) », a-t-il dit.

Le capitaine de l’équipe de France a fait preuve de cohérence et son argumentaire est d’une grande justesse. « Lorsqu’on accueille des étrangers en France, on a souvent l’envie qu’ils se prêtent à nos règles et respectent notre culture. J’en ferai de même lorsque j’irai au Qatar », a-t-il expliqué.

Des propos qui tombent à pic dans une France où, à longueur d’année, le débat public porte sur l’obligation qu’ont les étrangers (particulièrement les musulmans justement) de se plier aux lois et « valeurs de la République ».

Et c’est tout à fait ce que demande le Qatar pour ceux qui viendront pour la Coupe du monde 2022, joueurs ou spectateurs.

« Le plus important, c’est que tout le monde acceptera qu’ils viennent ici, mais ils devront accepter nos règles », a indiqué Khalid Salmane dans la même interview controversée.

Sur les conditions de travail des étrangers et les 6500 personnes qui seraient mortes sur les chantiers, selon The Independent, c’est l’entraîneur allemand de Liverpool, Jürgen Klopp, qui a signifié aux voix critiques que leur démarche est incohérente.

Dans des déclarations faites la semaine dernière, Klopp a trouvé anormal qu’on en parle seulement maintenant alors que la construction des stades a commencé il y a 12 ans.

Tout en désapprouvant l’attribution du mondial au Qatar, le technicien allemand a rappelé que tout le monde savait dans quelles conditions allaient travailler les ouvriers chargés de la construction des infrastructures.

Il a aussi fustigé ceux qui n’ont rien fait et qui demandent aujourd’hui aux footballeurs de s’impliquer dans des questions qui ne les concernent pas. « Ce sont des footballeurs, ils doivent jouer au football », a simplement raisonné le coach des Reds.

Dans le monde artistique, certains chanteurs ont opté pour le boycott, comme le chanteur britannique Rod Stewart qui aurait refusé un chèque d’un million de dollars, mais d’autres artistes de renom ont accepté de se produire lors d’une des cérémonies du tournoi. C’est le cas entre autres de Shakira, Robbie Williams, David Guetta, Fatboy Slim ou encore, les Black Eyed Peas.

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