C’est peut-être son ultime finale avec Barcelone: le capitaine Andrés Iniesta, annoncé sur le départ, espère guider le Barça vers un quatrième sacre consécutif en finale de Coupe du Roi samedi contre Séville (21h30), un enchaînement inédit en Espagne depuis les années 1930.
Depuis que “Don Andrés” a annoncé qu’il soupesait une offre chinoise et se déciderait avant le 30 avril, le peuple blaugrana a progressivement accepté l’idée de le voir partir à la fin de cette saison, à bientôt 34 ans – il les aura en mai.
Et tous rêvent de dire au revoir en beauté au petit meneur de jeu au teint pâle, incarnation du centre de formation et du jeu collectif barcelonais.
Même si Iniesta était en larmes après la déroute en quarts de Ligue des champions (4-1, 0-3 contre l’AS Rome), son Barça garde l’opportunité d’achever sa saison sur un joli doublé: largement en tête et invaincu en Liga, le club catalan est tout proche de son 25e titre de champion. Et en Coupe du Roi, son 30e trophée est en jeu samedi à Madrid pour la toute première finale de l’histoire du nouveau stade Metropolitano de l’Atlético (68.000 places).
“Nous devons donner le maximum pour gagner ces deux titres qui nous restent”, a résumé Iniesta, qui compte à ce jour 30 trophées avec Barcelone depuis son premier match en 2002.
– Razzia –
Son compteur s’arrêtera-t-il à 30, 31, 32 ou plus ? Sous contrat “à vie” au Barça mais pas épargné par les problèmes musculaires, le petit milieu offensif a souvent évoqué l’usure d’un club aussi exposé. Et il y a l’attrait financier d’une dernière pige en Chine, où ce producteur de vin pourrait trouver un débouché à l’export.
La presse espagnole souligne que sa décision devrait intervenir juste après cette finale, même si son entraîneur Ernesto Valverde n’a rien voulu laisser paraître: “Je ne sais pas ce qui arrivera, mais le club continuera à avancer, comme il l’a fait par le passé”, a dédramatisé le technicien cette semaine.
En attendant, l’Espagne peut saluer samedi l’un de ses enfants les plus doués: ce serait un beau symbole pour le natif de la modeste localité de Fuentealbilla, dans les plateaux ventés de la Manche, de recevoir un nouveau trophée des mains du roi Felipe VI d’Espagne. Ce serait le quatrième sacre d’affilée pour le Barça, une razzia jamais vue depuis l’Athletic Bilbao entre 1930 et 1933.
– Figure de réconciliation –
L’approche de cette finale a certes été marquée par la menace de sifflets contre l’hymne de l’Espagne et contre son monarque, sur fond de crise politique persistante en Catalogne.
Mais s’il est une figure capable de réconcilier tout un pays, c’est Iniesta: le capitaine barcelonais est une icône du football espagnol pour avoir hissé la “Roja” sur le toit du monde en finale du Mondial-2010 (1-0 a.p. contre les Pays-Bas). Au point que son ancien entraîneur Luis Enrique l’avait classé au “patrimoine de l’humanité” et que le N.6 de la “Roja” devrait à nouveau être titulaire lors du Mondial-2018 cet été en Russie (14 juin-15 juillet), son ultime compétition en sélection.
Bref, même les Sévillans devraient l’applaudir samedi en marge de la finale. Sur le terrain, en revanche, pas de quartiers: Séville rêve de remporter sa sixième Coupe du Roi pour couronner une saison irrégulière mais historique, avec un premier quart de C1 depuis 1958.
L’autre objectif de l’équipe de Vincenzo Montella est de décrocher une place pour l’Europa League alors que sa qualification s’est compliquée en Liga. “Même si nous ne l’abordons pas comme nous l’aurions souhaité, l’équipe est mentalement prête pour ce match”, a prévenu le meneur sévillan Ever Banega.