Le journaliste Ihsane El Kadi, 64 ans, a été condamné ce dimanche à sept ans de prison, dont cinq ans fermes par la Cour d’Alger.
Ce verdict prononcé ce dimanche 18 juin par la Cour d’Alger, au grand désarroi de certains de ses avocats et de ses soutiens présents dans la salle d’audience, confirme le réquisitoire du parquet lors du procès en appel tenu le 4 juin dernier. Le procureur avait en effet requis l’aggravation de la peine.
En première instance, Ihsane El Kadi, directeur et fondateur des sites d’information, “Radio M” et “Maghreb Emergent”, a été condamné le 2 avril dernier à cinq ans de prison dont trois ans fermes.
En détention à la prison d’El Harrach depuis le 29 décembre dernier, Ihsane El Kadi est poursuivi sur la base des articles 95 et 95 bis du code pénal relatifs respectivement à la “réception de fonds de l’étranger à des fins de propagande” et “réception de fonds pour accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité nationale et au fonctionnement normal des institutions”.
Des accusations contestées par ses avocats qui avaient par ailleurs pointé du doigt des violations dans la procédure depuis l’arrestation de leur client le 24 décembre jusqu’à l’ouverture du procès.
Ihsane El Kadi a été arrêté dans la nuit du 23 au 24 décembre dernier dans sa résidence secondaire à Zemmouri. Après plus de cinq jours en garde à vue, il a été placé sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach.
Le 3 mai dernier, à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse, Khaled Drareni, représentant de RSF en Afrique du Nord, a remis une lettre au président Abdelmadjid Tebboune au nom de cette ONG de défense des journalistes, demandant la libération d’Ihsane El Kadi.