Jugé ce dimanche 1er mars en appel devant la Cour d’Alger, lui et les autres accusés, dans l’affaire de l’assemblage automobile et du financement de la campagne pour le cinquième mandat, l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal a demandé la convocation comme témoin de l’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika.
Au juge qui lui rappelait sa responsabilité en tant que premier ministre dans la passation de marché contraires à la réglementation, Sellal a rétorqué que sous Bouteflika, il n’y avait ni pouvoir judiciaire ni pouvoir législatif et que le seul pouvoir existant était celui du président, reconnaissant qu’il n’avait aucune autorité sur le ministre de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb, lui aussi jugé dans la même affaire, mais par contumace, étant en fuite à l’étranger.
Il a expliqué qu’en tant que Premier ministre, il était chargé d’exécuter le programme présidentiel, ajoutant que l’ancien président devrait être appelé comme témoin.
Ahmed Ouyahia, entendu au début du procès, avait lui aussi adopté la même ligne de défense, indiquant qu’il n’avait fait qu’appliquer le programme du président, adopté par le Parlement.
Toujours à propos des mœurs politiques durant le règne de Bouteflika, Sellal a indiqué devant le tribunal qu’un haut responsable qui voulait mettre fin aux dépassements avait été limogé et son fils emprisonné. L’allusion est sans doute à l’actuel président, Abdelmadjid Tebboune, limogé de son poste de Premier ministre en août 2017 après avoir fait part de son intention de séparer l’argent de la politique.