Le collectif des journalistes de la station de Radio Soummam de Bejaïa (publique) s’est insurgé ce lundi 25 février contre le blackout imposé par la direction générale à la couverture des manifestations populaires contre le 5e mandat dans la région.
Dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux, les journalistes de la Radio Soummam de Bejaia se disent »révoltés » contre ce blackout. « La presse publique doit rester un service public d’information, au service du peuple », demandent-ils.
« Notre conscience professionnelle ne nous permet pas, un jour de plus, de continuer à occulter une couverture objective et neutre des manifestations, qui se passent à quelques mètres du siège de la station en cette période que vit notre pays ». « Le ratage des derniers événements, indépendamment de notre volonté, a interpellé notre conscience professionnelle », affirment-ils dans une lettre transmise ce lundi à leur direction.
« Nous estimons tout simplement que nous avons failli à notre mission d’assurer un service public selon le cahier de charges de la radio algérienne, qui est après tout une radio au service du citoyen », relève le collectif des journalistes de radio Soumam, avant de rappeler à sa direction : « Nous sommes des journalistes, non des fonctionnaires. »
Les journalistes de radio Soummam rappellent également à leur direction que leur « conviction est qu’en ces moments particuliers, la radio est appelée à marquer sa présence avec objectivité et neutralité.« Aujourd’hui, nous sommes appelés à assurer notre travail de terrain selon les obligations du métier… », affirment-ils.
« La crédibilité de la station auprès des auditeurs nous impose une couverture des événements en toute objectivité, sans aucune partialité », ajoute le collectif.
Dans cette même lettre, non signée, les journalistes de la radio Soummam ont également exprimé leur »désarroi » et leur souhait que leur »cri de détresse trouve un écho favorable » auprès de la direction générale.
La protestation des journalistes de Radio Soummam intervient après celle des journalistes des radios publiques, hier dimanche, contre le blackout sur la couverture médiatique des marches contre le 5e mandat observé par les médias publics.