Le débat sur l’immunité collective qu’auraient acquise les Algériens contre la Covid-19 rebondit avec les déclarations du ministre de la Santé qui s’est exprimé sur le sujet pour la première fois ce lundi. Si les spécialistes sont partagés, le Pr Abderrahmane Benbouzid a lui aussi un avis.
En marge des Assises nationales sur l’économie de la connaissance, le ministre a parlé de la campagne de vaccination. Alors que celle-ci est au point mort, deux mois après son lancement le 30 janvier, le Pr Benbouzid a d’abord annoncé que l’Algérie va recevoir 920.000 doses de vaccin russe Sputnik avant la fin du mois d’avril prochain.
“Nous avons signé un contrat d’acquisition d’un million (1 million) de doses du vaccin russe Sputnik. Nous avons déjà réceptionné 50.000 doses puis 30.000 et il reste 920.000 doses à recevoir avant la fin du mois d’avril prochain“, a indiqué M. Benbouzid à la presse en marge des Assises nationales sur l’économie de la connaissance, selon le compte rendu de l’agence officielle.
L’Algérie « accepte tous les vaccins » contre le covid-19 et “dispose actuellement, outre Sputnik, des vaccins du groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca et du chinois Sinopharm“, a-t-il dit, sans donner des explications sur les lenteurs qui caractérisent la campagne de vaccination contre le Covid-19 dans notre pays.
“Nous sommes en attente de la réception des vaccins d’entreprises pharmaceutiques américaines Pfizer et Johnson and Johnson et un autre vaccin chinois”, a-t-il ajouté, soulignant que “des contrats ont été signés avec tous ces laboratoires. ”
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L’immunité collective et la vaccination
Le Pr Benbouzid a ensuite défendu la stratégie de son département en indiquant qu’il a “choisi la prudence” en lançant le processus de vaccination de façon “progressive” pour éviter une rupture du vaccin. Il s’est réjoui de la diminution du nombre de cas infectés par le Covid-19. Dans la foulée, il a évoqué une “immunité collective de la population“.
Présent à ces assises, le président de l’Agence nationale pour la sécurité sanitaire, le professeur Kamel Senhadji a abondé dans le même sens en affirmant “qu’il était possible de s’appuyer sur l’immunité collective, de sorte que les personnes infectées par le virus Covid-19 ne soient vaccinées qu’une seule fois.”
Le Pr Senhadji a indiqué aussi que les discussions pour la fabrication du vaccin en Algérie étaient dans un état “avancés” et que toutes les conditions “sont réunies pour adapter les laboratoires algériens dans la fabrication du vaccin et qui pourra avoir lieu au deuxième semestre de cette année“.