Un coup d’accélérateur a été donné à la campagne de vaccination contre le covid en Algérie, avec l’inauguration du premier vaccinodrome sur la grande esplanade d’El Kettani de Bab El Oued à Alger.
Depuis dimanche, la population afflue en masse pour recevoir la première dose du vaccin, Sinovac ou AstraZenecca. La vaccination est ouverte à tous sur simple présentation d’une pièce d’identité. Des chapiteaux de proximité ont été dressés. Médecins et infirmiers s’activent pour vacciner un plus grand nombre de citoyens.
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Certains sont arrivés à 6 h du matin pour être parmi les premiers à recevoir la première dose. Un agent distribue des tickets de couleur bleue. Deux chapiteaux transformés en salle d’attente accueillent hommes et femmes séparément. La moyenne d’âge se situe entre 50 et 80 ans, avons-nous pu constater sur place.
Afflux massif de la population
Dr Daoud Boudiba, médecin coordinateur à EPSP de Bab El Oued, supervise cette opération. « Pour la seule journée d’hier, nous avons vacciné 335 personnes. Il y a eu une vaste campagne de médiatisation à travers radios et télévisions. Le citoyen affluent en grand nombre depuis avant-hier, premier jour de lancement de ce vaccinodrome pilote sur l’esplanade de Bab El Oued. Plusieurs chapiteaux de proximité ont été installés », explique-t-il.
Nous suivons Dr Boudiba à travers le circuit de vaccination. Les citoyens passent d’abord une consultation chez l’un des quatre médecins de service. « On doit d’abord s’assurer qu’ils ne sont pas sous traitement avant de les faire vacciner », explique-t-il. Un autre espace est dédié aux vaccins. Le patient a le choix entre le Sinovac (chinois) et l’AstraZeneca (britannique). Les doses sont conservées dans des petits réfrigérateurs afin de ne pas rompre la chaîne du froid.
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Un espace est aménagé en salle d’observation. Les vaccinés attendent une demi-heure avant de se voir remettre leur carnet vaccinal où est notée la date du rappel, dans les trois semaines à venir.
Nous avons également visité un chapiteau équipé de deux banquettes et de deux grandes bouteilles d’oxygène. « C’est la salle d’observation. Pour le moment nous n’avons noté aucun malaise chez les vaccinés », précise notre interlocuteur.
Il ajoute : « La plupart des gens qui sont venus spontanément sont âgés et souffrent de maladies chroniques. Nous n’avons pas encore reçu de jeunes pour le moment. Par ailleurs, ceux qui se vaccinent optent le plus souvent pour le Sinovac, et rejettent l’AstraZeneca, victime d’une mauvaise publicité ».
Ouvert 7 jours sur 7
Ce premier vaccinodrome en Algérie est ouvert à toute la population qui désire recevoir le vaccin anti-covid, entre 8 h et 20 h, 7 jours sur 7. Nous avons échangé avec une dame qui attendait patiemment son tour sous le chapiteau.
« J’ai le ticket numéro 24, confie- t- elle, mais ça passe vite. J’ai perdu plusieurs membres de ma famille des suites du covid. À 65 ans, je souffre de diabète et d’hypertension. Je souhaite être immunisé contre ce virus qui a chamboulé nos vies depuis presque un an et demi à présent ».
La campagne de vaccination anti-covid investit les quartiers de la capitale. D’autres vaccinodromes de ce genre devraient être mis en place dans les jours à venir, sur d’autres placettes et esplanades afin de donner un coup d’accélérateur à la vaccination et obtenir ainsi une immunité collective contre le virus.
Lancée le 30 janvier, la campagne de vaccination contre le covid en Algérie a connu un retard considérable en raison des difficultés d’approvisionnement en vaccins.
Selon le Professeur Riyad Mahyaoui, membre du Comité scientifique, près de deux millions d’Algériens ont été vaccinés contre le covid jusqu’à début juin, alors que l’objet tracé par le gouvernement était de vacciner 20 millions de personnes avant fin 2021.