Quatre-vingt jours après son lancement, la campagne de vaccination contre la Covid-19 en Algérie peine à prendre sa vitesse de croisière. Avec moins de 700.000 doses des vaccins reçues, l’Algérie enregistre un retard considérable dans la vaccination.
L’engagement du gouvernement de vacciner 20 millions d’Algériens en 2021 est impossible à tenir, faute de vaccins. L’Algérie n’a pu compter ni sur son argent, ni sur les pays supposés amis, comme la Russie et la Chine, qui ont chacun développés des vaccins anti-Covid.
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Les vaccins commandés à ces deux pays au début de l’année ne sont toujours pas arrivés, alors que le spectre d’une troisième vague du Covid pointe à l’horizon, préviennent les spécialistes. Ces derniers ne cessent de critiquer la lenteur de la campagne de vaccination. En face, le gouvernement a gardé étrangement le silence jusqu’à ce mercredi 21 avril.
Lors de sa réunion hebdomadaire, l’Exécutif a abordé cette question. Selon le communiqué officiel qui a sanctionné cette rencontre, le premier ministre Abdelaziz Djerad a demandé au ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid de « veiller à résorber les retards constatés dans les livraisons des vaccins anti-Covid-19 déjà commandés, et ce, conformément aux engagements contractuels des fournisseurs. »
Aucune précision n’a été fournie sur les quantités commandées, ni sur les raisons de la défection des fournisseurs des vaccins.
Près de trois mois après son lancement, la campagne de vaccination contre le Covid-19 en Algérie tourne au ralenti, si elle n’est pas carrément à l’arrêt, puisque le gouvernement ne fournit aucun bilan sur l’état d’avancement de cette opération. L’opacité est totale.
Les critiques du Dr Bekkat Berkani
« Il y a une réalité : nous sommes très en retard au niveau de la vaccination, ce qui rend le citoyen algérien une cible tout à fait désignée de l’infection, en particulier celle du variant britannique », critique le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre national des médecins et membre du comité scientifique Covid-19, dans un entretien au site spécialiste visa-algerie.com
En plus des risques liés à l’infection au Covid-19, les retards accumulés dans la campagne de vaccination risquent d’être préjudiciables à l’Algérie et aux Algériens, en cas de reprise du trafic aérien dans le monde. Avec la généralisation du passeport vaccinal, les Algériens risquent d’être privés de voyager à l’étranger. Selon le site visa-algerie.com, les CDC américains (Centres de contrôle et de prévention des maladies) ont placé l’Algérie à un "niveau inconnu", concernant sa gestion du Covid-19.
« Les voyageurs doivent éviter de voyager en Algérie », recommandent les CDC. Si l’Algérie n’est pas un grand pays touristique, la réouverture des frontières est indispensable pour le fonctionnement de son économie.
De nombreuses entreprises attendent la réouverture des frontières pour faire venir des experts pour lancer des usines à l’arrêt, et les hommes d’affaires algériens, appelés à développer les exportations, ne peuvent pas rester longtemps sans pouvoir voyager. L’Algérie ne peut pas rester longtemps en autarcie.