L’Algérie se prépare à la 4e vague de Covid-19 avec un plan comprenant des mesures inédites, dans un contexte de légère hausse des contaminations, avec une moyenne de 200 cas positifs par jour.
Ce plan a été au cœur de la réunion par visioconférence qui s’est tenue ce lundi 13 décembre entre le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid et les directeurs de la santé des wilayas (DSP).
Il a été déclenché suite à la hausse du nombre de malades Covid-19 hospitalisés qui a dépassé les 2800 ce lundi 13 décembre. La nouvelle stratégie algérienne s’articule autour de grands points axes : hôpitaux dédiés aux malades Covid, assurer la disponibilité de l’oxygène et accélération de la campagne de vaccination.
Des hôpitaux dédiés aux malades Covid
Le premier est la mise en place d’hôpitaux et de services hospitaliers exclusivement dédiés aux malades Covid-19. Une première en Algérie. « Actuellement, la situation sanitaire est stationnaire », rassure le Pr Benbouzid dans un entretien à TSA à l’issue de la réunion. « On veut éviter le scénario de la 3e vague où on a eu une hausse importante du nombre de malades infectés par la Covid-19 », ajoute-t-il.
Pour éviter la reproduction du scénario de l’été dernier quand l’Algérie a été prise de court par la hausse exceptionnelle des contaminations, avec en moyenne 400 hospitalisations par jour, le Pr Benbouzid fait dans l’anticipation.
« J’ai demandé aux DSP de mettre en place, pour chaque wilaya, un hôpital Covid, dédié uniquement aux malades infectés. Puis, un 2e et un 3e en cas de nécessité », explique le Pr Benbouzid, qui a instruit les directeurs de la santé, de « ne pas répartir » les malades Covid-19 sur les services hospitaliers.
« Nous avons décidé de centraliser les malades dans des structures dédiées pour optimiser les moyens », appuie le Pr Benbouzid. Le ministre prône la fermeté en cas de résistances des soignants pour déployer ce nouveau plan anti 4 e vague. « On ne veut pas de 4e vague », insiste-t-il.
Disponibilité de l’oxygène
Le deuxième axe du plan anti 4e vague du Pr Benbouzid concerne la disponibilité de l’oxygène, un produit qui a fait défaut lors de la 3e vague qui a frappé de plein fouet l’Algérie l’été dernier.
Tirant les leçons de la précédente vague, le ministre de la Santé a demandé aux DSP de s’assurer que tout fonctionne bien en prévision d’une éventuelle hausse du nombre de malades oxygéno-dépendants.
« Pour le moment, il n’a pas de problème d’oxygène dont la production était insuffisante l’été dernier, mais il peut se poser demain. J’ai demandé à ce que tout dispositif soit contrôlé et préparé. Les cuves d’oxygène doivent être remplies, et en cas de besoin, il faut utiliser les générateurs d’oxygène », détaille-t-il.
Relance de la campagne de vaccination
Outre la mobilisation des troupes en prévision de la 4e vague qui s’installe progressivement dans le pays avec la hausse du nombre de malades hospitalisés qui atteint 2813, le Pr Benbouzid a demandé aux DSP d’accélérer la campagne de vaccination contre le Covid-19.
Il a demandé aux responsables de son secteur d’investir massivement le terrain. « Par exemple, il faut cibler les mosquées, être offensif pour toucher l’ensemble de la population », explique le Pr Benbouzid, qui déplore la réticence des Algériens à se faire vacciner.
« Les gens refusent le vaccin. Pourtant nous avons lancé de nombreuses campagnes de sensibilisation », ajoute-t-il, en soulignant que le taux de vaccination n’est que de 27% au niveau national.
Censés être la locomotive de la campagne vaccinale, les soignants ne donnent pas l’exemple et ne se bousculent pour se faire vacciner. Le taux de vaccination dans le corps de la santé est de 31%, selon le ministre. Chez les étudiants, la vaccination est encore à ses débuts, avec un taux rachitique de 2%. Les enseignants boudent aussi le vaccin (taux de 27%).