La flambée de pandémie de covid-19 prend des proportions inquiétantes en Algérie, avec une hausse importante du nombre de malades ayant besoin d’oxygène et de décès.
Hier vendredi, le nombre de morts déplorés en 24 heures a atteint les 46, en forte hausse par rapport à celui enregistré la veille (37).
Si le nombre de cas positifs de covid-19 officiellement recensés reste modeste comparativement à ceux enregistrés dans d’autres pays, les hôpitaux du pays peinent à faire face à l’afflux quotidien de malades, en plus des pénuries d’oxygène. Leurs capacités d’accueil sont dépassées.
|Lire aussi : 45 médecins décédés du covid en un mois : les raisons de l’hécatombe
Jeudi, un médecin de l’EPH de Meftah dans la wilaya de Blida a dressé un constat sombre sur la situation dans son hôpital, en affirmant dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, qu’il n’y a plus de places pour les malades dans les services de son établissement.
Il a dénoncé le comportement agressif des proches de malades. « Les gens savent que par manque d’oxygène, il n’y a plus de places. Pratiquement, tous les hôpitaux sont saturés », a-t-il dit dans des déclarations à la chaîne DZ News.
Ce médecin décrit une situation chaotique dans cet hôpital et des conditions de travail très difficiles. Il a réclamé le déploiement des services de sécurité pour protéger les soignants contre les agressions.
« Nous sommes entre l’enclume et le marteau (…) On ne peut pas satisfaire tout le monde. On ne peut pas sortir un malade dans un état critique pour en admettre un autre. Les places sont limitées et l’oxygène manque », a-t-il ajouté. « Quand on dit aux gens qu’il n’y a pas de places, c’est que le nombre de lits est limité ».
Le CHU de Tizi-Ouzou installe un chapiteau sanitaire
A Tizi-Ouzou, le CHU Nedir Mohammed est dans une situation difficile. Dans un communiqué publié vendredi soir, l’un des plus grands hôpitaux d’Algérie affirme faire face à une « hausse vertigineuse du nombre de malades covid-19 hospitalisés qui a atteint les 380 patients ».
Cet afflux a provoqué la saturation des services covid de l’hôpital et la direction de ce CHU a indiqué avoir « dû recourir à l’installation en ce moment même (vendredi 6 août 2021 à 22h) d’un chapiteau sanitaire climatisé de 24 lits pour contenir le flux. »
Le CHU de Tizi-Ouzou a rendu « hommage aux différents personnels qui maintiennent la mobilisation pour faire face à la situation. »
D’autres soignants ont fait état sur les réseaux sociaux des difficultés auxquelles ils font face pour faire face à l’afflux de malades covid-19, en raison du manque de places et de la pénurie d’oxygène médical. C’est le cas du personnel soignant de l’hôpital Sobha de Chlef qui a dénoncé jeudi une situation intenable et réclamé des autorités locales la part de l’oxygène due à cet établissement.
