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Covid-19 en Algérie : le Pr Belhocine explique les raisons de l’accalmie

Covid-19 en Algérie : le Pr Belhocine explique les raisons de l’accalmie

Pr Mohamed Belhocine, président de la cellule de suivi des enquêtes épidémiologiques.

Le PMohamed Belhocine, président de la cellule de suivi des enquêtes épidémiologiques, explique les raisons de l’accalmie.

L’Algérie connait une accalmie dans la transmission du Covid avec en moyenne 250 nouveaux cas positifs de coronavirus par jour depuis fin décembre. Comment vous l’expliquez ?

Il est vrai que nous connaissons une accalmie au moment où d’autres contrées font face plutôt à une recrudescence (des contaminations au Covid, N.D.L.R). Cette accalmie est due probablement au resserrement qui avait été décidé, il y a quelques semaines, par le gouvernement.

Auquel resserrement j’ajouterai la crainte de nos concitoyens avec la flambée que nous avons connue (en octobre-novembre, N.D.R) qui a fait que nous avons observé qu’il y avait plus de personnes qui respectaient les mesures barrières.

Nous savons qu’à chaque fois que nous avons confiné et qu’on a fait un effort dans l’observance des mesures barrières, on a constaté une décrue et c’est probablement ce qui se passe.

J’ajouterai un troisième élément qui me parait très important : le fait que notre espace aérien est resté fermé pendant que d’autres pays ont ouvert leurs espaces. Cette fermeture prolongée (des frontières) a eu un effet bénéfique sur l’évolution de l’épidémie.

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Faut-il crier victoire ?

Bien sûr que non ! La vaccination (contre la Covid) a commencé et c’est une excellente chose. Mais le rythme de vaccination dépend de celui des approvisionnements (des doses de vaccins).

Encore une fois, il faut saluer d’un côté les efforts de notre gouvernement et de notre diplomatie, pour avoir été en mesure de s’assurer des négociations et des contrats avec différents fournisseurs.

Mais nous savons que les approvisionnements et donc la vaccination se feront par étapes. Et tant que nous n’avons pas atteint un taux de couverture vaccinale suffisamment élevé, le risque de propagation du virus est toujours présent et il continue de constituer une menace.

Comment jugez-vous l’allègement des mesures de confinement et le début de la vaccination ?  

L’allègement du confinement est bienvenu en ce sens qu’il permet à l’activité économique et sociale un tant soit peu de retrouver un semblant de normalité, même si tout n’est pas totalement rouvert, il n’en reste pas moins que cette mesure permet aux activités commerciales et administratives de se poursuivre dans de meilleures conditions.

Et les familles de retrouver un sentiment de confort avec le rétrécissement des horaires de couvre-feu. Je pense que la conclusion à laquelle il faudra que nous arrivions : c’est bien de connaître une accalmie, c’est bien d’avoir le vaccin, mais pour l’instant nous n’en avons pas encore fini avec l’épidémie.

Le vaccin ne montrera ses effets que dans quelques mois, et pendant toute la période qui nous sépare du moment où l’on jugera effectivement de l’efficacité du vaccin dans le contrôle de la propagation de l’épidémie, nous devons continuer d’un côté à respecter les mesures barrières, d’un autre côté à l’identification et le suivi des patients, et en troisième lieu poursuivre les enquêtes épidémiologiques.

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