Les contaminations quotidiennes au Covid-19 en Algérie, malgré un léger rebond ces derniers jours, restent au-dessous de la barre des 200 et le nombre de décès ne dépasse pas les 5 par jour.
Cette situation ne signifie pas pour autant que l’Algérie a vaincu la pandémie, met en garde le Pr Djamel-Eddine Nibouche, chef de service de cardiologie à l’hôpital d’Hussein Dey (Alger).
« La situation épidémiologique en Algérie concernant la Covid-19, bien qu’elle soit stable pour certains, reste assez préoccupante en raison d’un fond de contaminations qui ne veut point se dissiper », estime le Pr Nibouche dans une déclaration à TSA, ce jeudi 15 avril.
L’inquiétude de ce spécialiste est accentuée par l’émergence de deux variants plus virulents, l’un dit britannique et l’autre nigérian, qui continuent de se propager lentement en Algérie.
Le professeur en cardiologie s’inquiète de voir la situation virer à la catastrophe sanitaire d’autant que, regrette-t-il, un relâchement « total et très inquiétant de l’ensemble de la société » est observé concernant les mesures les plus élémentaires de protection contre cette redoutable maladie.
Un relâchement, déplore le Pr Nibouche, « certes encouragé, il faut le souligner, par des discours réconfortants et rassurants, comme si nous avions enrayé l’épidémie ».
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« Non, nous n’avons pas encore vaincu cette épidémie »
« C’est faux », tacle-t-il avant d’asséner que « c’est ce type de discours qui encourage la population à baisser les bras en croyant faussement à la fin de l’épidémie ».
« Soyons vigilants », exhorte le professeur en cardiologie. « Comme nous l’avons dit à maintes reprises, tant que ce virus circule en Algérie, un grand danger nous guette : ce virus est imprévisible, il évolue de façon cyclique et est capable de provoquer les pires des catastrophes », prévient-il.
La propagation des variants britannique et nigérian inquiète le Pr Nibouche. « Il est important de souligner que les variants sont parmi nous. Ils commencent à se propager de façon très inquiétante. Les vaccins actuels protègent-ils contre ces nouvelles souches du virus ? Savons-nous combien de temps les vaccins protègent-ils ? », se demande le spécialiste en cardiologie.
Autant de situations « angoissantes » qui surviennent durant le mois de Ramadan, « synonyme de grandes agglutinations humaines sans la moindre protection en sachant que très peu de citoyens sont vaccinés contre ce virus », ajoute le Professeur.
« Non, nous n’avons pas encore vaincu cette épidémie qui tue plus d’une centaine d’Algériens chaque mois. Il faut se rendre à l’évidence : nous devons, pour protéger notre population, éviter tout discours rassurant et reprendre les mesures de protection connues de tout le monde (distanciation, port du masque, lavage des mains). C’est maintenant que l’épidémie est au plus bas qu’il faut mettre les bouchées doubles pour avoir les meilleurs résultats », exhorte le Pr Nibouche.
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