Société

Covid-19 en Algérie : « Notre prochaine crainte c’est la rentrée sociale »

La baisse du nombre de nouveaux cas de Covid-19 en Algérie se vérifie sur le terrain avec la diminution de l’activité des structures hospitalières, mais les spécialistes redoutent désormais la rentrée sociale.

Au CHU Mustapha d’Alger, le plus grand du pays, l’activité a diminué de plus de la moitié, selon le directeur des activités médicales et paramédicales de l’établissement.

« Nous avons constaté une diminution de nos activité dans différentes spécialités, notamment concernant la consultation Covid et le nombre de malades hospitalisés (…) Avant, durant et après l’Aïd, le nombre a diminué de plus de 50 %, voire même des deux tiers. Ça nous donne heureusement un souffle pour pouvoir mieux gérer. Nous n’avons plus de pression pour la réanimation. J’espère que cette accalmie va encore durer pour mieux nous préparer pour la rentrée sociale et la rentrée universitaire », déclare le Pr Rachid Belhadj.

« On n’est pas encore sortis de l’auberge », met-il en garde toutefois, disant craindre particulièrement la rentrée sociale.

« Il y a eu un déplacement de la population, pour l’Aïd, les vacances, les grandes villes se sont vidées, mais notre prochaine crainte c’est la rentrée sociale. Je demande aux gens de rester toujours vigilants et calmes et aux gestionnaires des établissements hospitaliers d’être plus près de leurs personnels (…) afin qu’on puisse faire face à une éventuelle hausse des cas. C’est très important, il y a l’épuisement car on n’a pas pris de congé », plaide-t-il.

Concernant la réouverture annoncée des mosquées et des plages, le professeur estime que tout est dans le respect des règles de prévention. « On est dans l’observation », dit-il.

Pr Belhadj affirme aussi craindre la période des grandes chaleurs. « La nouveauté c’est que la morbidité maintenant est plus élevée chez les personnes âgées. Ceci s’explique par l’avènement d’un autre facteur ces derniers jours, c’est les grandes chaleurs et c’est tout à fait normal. La personne âgée se déshydrate plus facilement et devient plus vulnérable », souligne-t-il. L’autre frange vulnérable c’est les diabétiques parmi lesquels un taux de mortalité élevé a été constaté.

« Nous avons constaté une mortalité plus élevée chez les diabétiques, donc on va créer une consultation Covid-diabétique, et on va dédier une partie du service de diabétologie pour le Covid-diabétique, afin de sauver des gens. C’est une nouvelle solution et j’aimerais que mes collègues des autres établissements puissent se pencher sur cette tranche de la population », préconise-t-il.

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