L’Algérie enregistre depuis quelques jours une hausse des contaminations au nouveau coronavirus, avec une moyenne de 350 cas positifs par jour, alors que des experts évoquent la présence dans le pays d’un variant algérien du Covid-19.
« Le (sous) variant algérien circule depuis l’année dernière dans le pays, précisément depuis septembre-octobre 2020. C’est confirmé scientifiquement, je l’ai moi-même séquencé », affirme le professeur Idir Bitam dans une déclaration à TSA, ce dimanche 20 juin.
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« Il se mute en fonction de l’environnement, étant donné qu’on a plusieurs biotopes en Algérie : humide, subhumide, subaride, aride, semi-aride, saharien et subsaharien. Tout cela va faire que le virus va s’adapter en fonction du climat, de l’environnement…etc. », ajoute l’expert en maladies transmissibles et pathologies tropicales.
« On a développé une immunité collective accidentelle »
« À Alger seulement on a détecté quatre sous-variants différents (du Covid-19) », note le Pr Bitam qui rassure néanmoins les quatre sous-variants algériens ne sont pas du tout virulents, en tout cas beaucoup moins virulents que les variants importés. Et c’est ce qui sans doute explique que la situation épidémiologique ne s’est pas emballée en Algérie malgré l’abandon des mesures barrières par la majorité de la population.
« On a effectivement développé une immunité collective accidentelle sans qu’on s’en rende compte », assure le Pr Bitam, qui Bitam fait observer que la vitesse de propagation et de contamination est telle que plus la population est contaminée, plus il y a un risque d’apparition d’un nouveau variant.
« Je pense que c’est ce qu’il s’est passé avec l’apparition du variant algérien. Et qui est en train de faire augmenter la courbe des contaminations », indique le Pr Bitam qui calcule qu’au bout de dix à quinze jours, les contaminations vont freiner, voire diminuer, « sauf s’il n’y a pas l’importation d’un nouveau variant ».
« Par contre si on garde les mêmes variants, au bout de 20 jours maximum la situation va s’atténuer et on aura beaucoup de cas asymptomatiques », relève le spécialiste.