Les contaminations quotidiennes au Covid-19 continuent de baisser en Algérie. Hier, pour la première fois depuis plusieurs mois, le nombre de cas quotidiens est repassé sous la barre symbolique des 100 cas.
Une situation qui fait dire à certains spécialistes que l’Algérie aurait peut-être atteint la fameuse immunité collective. Parmi eux, le professeur Noureddine Smaïl, directeur général de l’Institut national de la santé publique (INSP).
« Il se peut qu’on ait déjà atteint un certain niveau d’infection qui a fait procurer à beaucoup d’Algériens cette immunité », soutient le directeur général de l’INSP.
« Je ne pourrais pas dire qu’il y a une immunité collective ou pas »
Mais cet avis ne fait pas l’unanimité parmi les experts algériens. Le professeur Reda Djidjik, chef de service d’immunologie au CHU Beni Messous, a refusé de spéculer ce dimanche quant à une éventuelle immunité collective contre la maladie à coronavirus Covid-19 qu’aurait atteinte la population algérienne, appelant à la vigilance et à « se préparer à toute situation qui pourrait survenir ».
« Je ne pourrais pas dire qu’il y a une immunité collective ou pas. Il faut faire des études approfondies. Pourquoi il y aurait une immunité collective uniquement chez nous ? On ne sait pas. Il faut mener des études très larges pour pouvoir parler d’immunité collective dans notre pays », préconise le professeur Djidjik dans un entretien accordé à TSA.
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« Une situation moins grave que par rapport au continent européen »
« Ce que je peux dire c’est que nous avons toujours remarqué des décalages de situations épidémiques par rapport au continent européen. Ce qui se passe en Europe, faut attendre un mois, un mois et demi, pour voir l’arrivée de la situation Algérie », souligne le chef de service d’immunologie au CHU Beni Messous, précisant avoir également remarqué que « même quand il y a une recrudescence chez nous, ce n’est pas de la même intensité qu’en Europe. On a remarqué ça depuis le mois d’avril passé que nous avons une situation moins grave que par rapport au continent européen », indique-t-il.
« Pour les explications, je ne sais pas. On ne pourrait que spéculer. Il faudrait attendre et être vigilant. Il ne faut pas chercher le pourquoi de la chose mais le plus important c’est de rester vigilant et se préparer à toute situation qui pourrait survenir », plaide le professeur, se réjouissant malgré tout de l’amélioration de la situation épidémiologique en Algérie.
La situation sanitaire en Algérie s’améliore
« La situation épidémiologique s’améliore en Algérie de jour en jour, malgré la détection de certains variants au niveau d’Alger par l’Institut Pasteur d’Algérie », affirme le professeur Reda Djidjik.
« Il faut juste prendre en considération la présence de ces variants, bien cerner ces malades et suivre la situation épidémiologique. On espère que la situation continue comme ça mais on n’est pas à l’abri d’une recrudescence de cas », prévient-il.
« Il faut être très vigilant, garder ses gestes barrières comme d’habitude. Tous les gestes barrières qu’on avait préconisés il y a une année, il faut les garder. On ne sait pas comment la situation épidémiologique peut évoluer », met en garde le professeur Djidjik.