La vaccination anti-Covid en Algérie n’avance pasmalgré les appels lancés par les spécialistes et la décision prise par le gouvernement d’instaurer progressivement le passe vaccinal.
« Il y a encore 13 millions de doses de vaccins qui sont stockées à l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA). D’autres arrivages sont attendus. Allons vers une large vaccination », a exhorté le Pr Ryad Mahyaoui, membre du Conseil scientifique de suivi de la Covid-19.
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D’après lui, la 3e dose, ou le rappel, n’a pas eu un gros succès. « 33 000 injections au cours de la semaine passée », a constaté Mahyaoui lors de ce son passage ce lundi à la radio nationale. « Dans d’autres pays, le protocole prévoit que le passe vaccinal intègre la 3e dose ou dose de rappel », mentionne-t-il.
Les chiffres officiels font état de 13 millions de personnes vaccinées, entre ceux qui ont eu deux doses ou une seule injection. Le ministère de la santé a approuvé la campagne de rappel pour les personnes ayant reçu leurs deux doses depuis au moins six mois, en raison de la diminution de l’immunité surtout pour les personnes âgées et/ou atteintes de maladies chroniques.
Le manque d’engouement pour la vaccination a engendré une situation paradoxale : alors que candidats à la vaccination manquent, les doses des vaccins sont disponibles en quantités telles que des lots entiers arrivent bientôt à expiration.
Un contraste avec le début de cette année au moment où la vaccination avait beaucoup de mal à démarrer faute de disponibilité des vaccins.
Selon le Pr Mahyaoui, il reste encore 3 semaines avant l’expiration des doses en stock. « On a évoqué le chiffre de 7 000 doses en voie de péremption, mais après vérification on peut dire qu’il reste encore 2 ou 3 semaines d’utilisation. J’espère qu’on va les écouler » d’ici là, a indiqué le Pr Mahyaoui.
Dans ce contexte de méfiance, faut-il aller davantage dans la coercition ? Le membre du Conseil scientifique, constatant que la pédagogie ne suffit pas à faire adhérer la population à la vaccination, penche en faveur des« lois strictes ».
« Les ados de 15 à 17 ans sont demandeurs »
L’idéal, d’après le Pr Mahyaoui, serait que chaque département ministériel offre « des solutions de sécurité sanitaire dans son secteur », citant en exemple l’éducation nationale qui a décidé d’avancer et de prolonger d’une semaine les vacances scolaires afin de permettre aux employés du secteur de se faire vacciner.
Le Pr Mahyaoui déplore néanmoins qu’en dépit de cette mesure, il n’y a pas eu d’engouement de la part notamment des enseignants par rapport à la vaccination.
A la question de savoir s’il fallait vacciner les adolescents entre 12 et 17 ans, Ryad Mahyaoui a avoué qu’il était difficile de répondre à cette question, ajoutant toutefois qu’il y a beaucoup d’adeptes de la vaccination qui demandent que leurs enfants soient vaccinés.
« Parce qu’ils veulent d’abord protéger leurs enfants et aussi aller voyager avec leurs enfants. Ce sont ces solutions qu’on doit expliquer. On doit faire comprendre aux gens que la vaccination protège contre la maladie de la Covid et qu’elle leur permet de vivre normalement», a expliqué le Pr Ryad Mahyaoui.
« Les ados de 15 à 17 ans sont demandeurs, il n’y a pas de problème. Il y a des jeunes qui ont une activité sportive et qui participent à des activités internationales », estime le membre du comité scientifique. Quid de l’accord parental ? « Si ces ados veulent se faire vacciner, je pense que c’est avec l’accord de leurs parents », relève Pr Mahyaoui.
« On se réunit jeudi prochain avec les experts qui ont fait une lecture de la situation à l’échelle internationale et je pense qu’on pourrait éventuellement aller vers la vaccination des 12 à 17ans », a-t-il dit.
Il a expliqué que le Comité scientifique va « probablement trancher cette fin de semaine » sur la question de la vaccination des ados. « On va peut-être privilégier ceux qui se rapprochent de l’âge adulte pour passer aux enfants de base âge », a-t-il dit.