Les chiffres de la pandémie Covid-19 en Algérie sont à des niveaux particulièrement bas, avec moins de cinq cas positifs et aucun décès ces derniers jours.
« Probablement, la pandémie du Covid est derrière nous. Nous le souhaitons », a déclaré ce mardi le Pr Kamel Djenouhat, chef du service d’immunologie à l’hôpital de Rouiba dans l’est d’Alger.
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Selon le Pr Djenouhat, qui était l’invité de la radio algérienne (chaîne II), cette situation s’explique notamment par l’immunité collective acquise naturellement par les Algériens, autrement dit par la contamination à l’Omicron, lors de la 4e vague de Covid-19 qui a avait frappé en janvier dernier l’Algérie.
Ce variant très contagieux est néanmoins beaucoup moins létal que les précédents variants notamment le Delta. « La plupart des Algériens ont acquis l’immunité par voie naturelle. Les études ont confirmé que l’immunité naturelle est beaucoup plus efficace et durable, par rapport à l’immunité acquise par la vaccination », a expliqué le Pr Djenouhat.
« L’Omicron a presque ‘vacciné’ tout le monde, personne n’a échappé à ce variant. Une étude réalisée par l’hôpital de Rouiba a montré que 93% des donneurs de sang en ont été infectés. La plupart sont des sujets jeunes qui n’ont pas été vaccinés contre le Covid-19. Seulement 8 à 9% des échantillons ont été vaccinés », a dévoilé le Pr Djenouhat.
Ce qui explique l’attitude de certains pays européens
Le président du Conseil scientifique de l’hôpital de Rouiba s’étonne que, malgré une situation sanitaire très favorable, des pays européens comme la France ne tiennent pas compte de cette réalité et continuent de classer l’Algérie dans la catégorie Orange.
« Si on devait comparer la situation sanitaire dans le monde, celle de l’Algérie est parmi les meilleures. La majorité des services Covid ont été fermés et ont repris leurs activités initiales », expose-t-il.
Une situation qui vaut aussi pour l’ensemble des pays d’Afrique du Nord. Le Pr Djenouhat assure globalement que la pandémie du Covid-19 est en train de marquer le pas dans le monde, malgré les variants qui apparaissent et les combinaisons entre sous-variants.
Le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil de l’ordre des médecins, interrogé par TSA, exhorte les pays européens à « réajuster » les critères de classement des pays à l’aune de l’évolution de la situation épidémiologique, notamment en Algérie.
Selon le Dr Bekkat Berkani, l’attitude de certains pays européens s’explique par deux facteurs. En premier lieu : le manque de confiance par rapport aux chiffres des contaminations fournies par les pays hors-Union européenne.
En second lieu, par le manque de réactivité des pays européens par rapport à des chiffres exceptionnellement bas et parfois de l’ordre du zéro cas, et pour reclasser l’Algérie et les pays du Maghreb à leur véritable « valeur épidémiologique ».
« C’est quelque chose d’assez frappant chez les Occidentaux », déplore Dr Bekkat Berkani. « Ils ont des arrière-pensées que la situation plus que satisfaisante risque de rechuter. Or, cette hypothèse est démentie par les chiffres journaliers et hebdomadaires », insiste-t-il.