Le professeur Salah Lelou a évoqué ce mardi la situation de l’épidémie de la maladie à coronavirus Covid-19 en Algérie, décrivant une baisse de la virulence du virus malgré la propagation du variant britannique.
« Actuellement, on sent que pour les malades qui viennent nous voir, les signes ne sont pas tellement graves. Les symptômes ne sont pas d’une gravité comme on le voyait il y a quelques semaines », indique le professeur Lelou dans un entretien accordé à TSA.
« C’est possible que le virus qui circule actuellement soit moins virulent, ce n’est pas exclu. C’est pour cela que nous n’avons pas beaucoup de cas qui arrivent aux unités de soins intensifs, qui nécessitent vraiment l’hospitalisation. On arrive à les prendre en charge en externe. Il y a beaucoup de patients qui ont des formes modérées et donc apparemment, ça ne pose pas de problème », fait savoir Salah Lellou, pneumologue et chef de service à l’EHU d’Oran.
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Faible impact provoqué par les variants
Le professeur Salah Lelou a également évoqué le faible impact provoqué par les variants du coronavirus, dont le britannique, plus d’un mois après leur arrivée en Algérie.
« En Algérie, on a eu des variants il y a un peu plus d’un mois. Il n’y a pas eu vraiment de recrudescence énorme. On a un peu plus de soixante cas de variants alors qu’on aurait pensé qu’il allait y avoir une augmentation exponentielle. Ce n’est pas le cas chez nous », explique le professeur Lellou.
« Maintenant, est-ce qu’il y a des variants dans des variants, ça on ne le sait pas parce qu’il y a tellement de variants. Certains sont moins virulents que d’autres. Même dans le britannique, peut-être qu’il y a des variants qui sont très virulents, d’autres moins. Donc, on ne sait pas trop. En tout cas, en Algérie on n’a pas cette impression que le variant est très virulent », souligne le professeur.
« On attend puis on va voir dans les prochains jours comment les choses vont évoluer », résume-t-il.
Réitérant que l’Algérie n’est pas à l’abri d’une troisième vague, le professeur Salah Lelou considère qu’il faut « attendre la fin du mois d’avril, début mai. S’il n’y a pas de troisième vague d’ici-là, à ce moment-là on pourra dire que peut-être il n’y a pas de troisième vague », estime le professeur.
« Avec les données actuelles, on n’est pas encore à l’abri. Mais maintenant si dans quinze jours ou un mois, on aura les mêmes chiffres des contaminations, je pense qu’on va être à l’abri de cette troisième vague et le virus va devenir comme les virus saisonniers aussi bien chez nous que partout dans le monde, qui nécessitera certainement des vaccins de rappel chaque année qui seront adaptés en fonction des virus circulant. Le coronavirus va devenir un virus comme tous les virus comme H1N1 », anticipe-t-il.
L’Algérie a enregistré hier lundi 163 nouveaux cas confirmés de Covid-19 et cinq décès en 24 heures. Le nombre quotidien de nouveaux cas positifs de coronavirus reste inférieur à 200 depuis plusieurs jours.
« Ce n’est pas obligatoire qu’il y ait trois vagues. Certains pays n’ont eu que deux vagues, d’autres une seule vague et certains parlent de quatrième vague. Il n’y a pas de règle dans les pandémies », soutient le professeur Salah Lellou.
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