L’Algérie fait face à une crise sanitaire aigüe en raison de la flambée du covid-19, avec une hausse importante des cas de contaminations et des décès. Submergés par l’afflux de malades infectés par le variant Delta, les hôpitaux algériens peinent à y faire face en raison du manque d’oxygène.
Selon le Pr Riad Mahyaoui, plus de « 14.700 malades sont actuellement hospitalisés, dans les hôpitaux du pays, sous oxygénothérapie à haut débit ».
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« Durant cette troisième vague, nous en sommes à plus de 14 mille patients sous oxygène à haut débit », a-t-il dit dans un entretien à la Chaîne III de Radio algérienne.
Interrogé sur les directives du président de la république, concernant la production d’oxygène, le professeur Mayaoui a déclaré : « Ce sont des décisions qui sont raisonnables et raisonnées. Cette crise a démontré des insuffisances à tous les niveaux du système de santé, et notamment l’état archaïque de nos hôpitaux, et la gestion un peu dépassée. C’est pour cela, que le président de la république a annoncé, il y a plus d’une année, une révolution dans le système de santé, avec une réforme annoncée, qui va remettre à niveau nos hôpitaux ».
Le Pr Mayaoui prévient que l’Algérie « n’est pas à l’abri d’une quatrième vague », tout en affirmant que la situation actuelle est « critique » et « très inconfortable ».
Évoquant la crise de l’oxygène qui frappe de plein fouet les hôpitaux algériens, le spécialiste a tenu a souligné que « le variant Delta est consommateur d’oxygène ».
« La production d’oxygène n’est pas suffisante »
Avant d’ajouter : « Tous les malades hospitalisés actuellement sont sous oxygénothérapie. La production prévue par les sociétés spécialisées n’a pas suffi. La consommation a été multipliée par trois ». Le Pr Mahyaoui contredit ainsi les ministres de la Santé et de l’Industrie pharmaceutique qui ont affirmé que la production nationale d’oxygène était suffisante.
Interrogé sur la possibilité d’un durcissement des mesures de confinement, si la courbe de contamination continue sa tendance haussière, le Pr Mahyaoui a répondu : « Des mesures ont été prises, et devront être prises. On ne peut pas laisser la population être exposée à un risque de contamination, surtout lorsque la circulation du virus reste active ».
S’exprimant sur la rentrée sociale, le Pr Mahyaoui a affirmé que « 9.000 enseignants seront vaccinés d’ici à la fin du mois d’août » afin de bien préparer la rentrée scolaire prévue début septembre.
Revenant sur la question de la vaccination anti-covid, le spécialiste a affirmé, que les pharmaciens pourront dans l’avenir vacciner, et que « tout sera mis en œuvre pour augmenter la cadence vaccinale ». « 90% des patients covid-19 qui sont en hospitalisation et qui compliquent ne sont pas vaccinés, y compris parmi le personnel médical touché. Vous pouvez tirer vos conclusions », a indiqué le Pr Mahyaoui.